
Cela ne sert à rien de klaxonner et de vous énerver quand un vélo est devant vous : la majorité des pistes sont facultatives pour les cyclistes. Par contre, amis scooters, elles leur sont entièrement réservées...
Pas comme les voies du Seigneur. Le Code de la route est très clair sur ce point, depuis un décret de septembre 1998 : les voies cyclables ne sont pas systématiquement obligatoires. Sauf si le préfet souhaite en imposer l’usage aux cyclistes sur certains tronçons de route, au cas par cas. Et ce, tout simplement, en le précisant avec un panneau… rond.
Pour rappel, un panneau carré indique une piste, dont l’usage est facultatif, alors qu’un disque bleu oblige les cyclistes à l’utiliser. En réalité, on constate que moins d’une voie sur deux est obligatoire ; ce cas étant réservé aux axes dangereux, comme une piste à contresens d’une voie automobile ou pour empêcher des cyclistes de traverser un axe très passant.
Les cyclistes ont donc parfaitement le droit d’emprunter la chaussée, en prenant alors une place « complète », les autres véhicules n’ayant pas le droit de rouler à leur côté dans une même voie. Toutefois, les aménagements cyclables sont faits pour leur sécurité et de nombreux cyclistes craignent les voitures. Alors pourquoi ne les utilisent-ils pas systématiquement ?
Qu’on ne me dise pas que ce n’est pas pour embêter les automobilistes av.M.Berthelot à Grenoble : voie condamnée pour créer 1 piste defoncée et dangereuse pour les vélos longeant une autre piste cyclable large et peu empruntée. Quelle finalité ? pic.twitter.com/AbtB84QbBo
— Isabelle Doucet (@IsaDoucet) July 28, 2020
La voie est (rarement) libre. En fait, on constate à cela plusieurs raisons pratiques teintées de certaines précautions :
1. Les bandes cyclables (dessinées sur la voie mais sans séparation des voitures) sont régulièrement utilisées comme stationnement par des automobilistes et livreurs, forçant les vélos à se décaler sur la chaussée où les voitures arrivent bien plus vite.
2. La piste cyclable contient de nombreux nids-de-poule, abaissements et anfractuosités qui peuvent faire dérailler ou crever un pneu à la longue.
3. La piste est « squattée » par des piétons, des poubelles, ou des obstacles divers qui compliquent la visibilité rendant tout dépassement dangereux ou qui forcent le cycliste à rouler au pas, voire à poser le pied.
Autant de soucis qui relèvent de l’autorité publique, pour assurer l’entretien et le respect des voies de chacun. Car si les vélos ne sont pas tenus d’y circuler, les pistes et bandes sont réservées aux vélos. Piétons et scooters qui les empruntent participent à renvoyer les cyclistes sur des voies où ils sont en danger, comme l’a prouvé le tragique accident entre un poids-lourd et un vélo à Paris. Moralité : donnez priorité au cycliste où que vous soyez, car s’il n’est pas dans sa voie, il a sans doute une bonne raison et il prend des risques en se frottant à vous.
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