Pour ou contre ? En France, on aime bien être en désaccord. On aime aussi se contredire. La preuve avec les résultats d’un récent sondage mené par l’Institut Harris Interactive en avril 2021 pour le Conseil national des professions de l’automobile concernant la mobilité des Français en région.

Sur la question du diesel, les Français ne sont pas d’accord : 45% des personnes interrogées « sont opposées à la suppression des véhicules diesels dans les agglomérations ». 7 Français sur 10 jugent même cette mesure « excessive, voire tout à fait excessive ». Mais là où l’art de la contradiction est beau, c’est quand dans le même sondage, 75% des sondés se disent « favorables à des mesures pour diminuer la pollution des véhicules ». En résumé, les Français voudraient moins polluer mais sans se passer des voitures thermiques.

12 millions. Globalement, le sondage indique que les Français ne sont pas réellement au courant des mesures mises en place pour réduire la pollution. Si 40% ont connaissance des changements à venir, notamment à propos des Zones à Faibles Émissions (ZFE), 60% ne savent pas de quoi il s’agit. Pourtant, cette mesure, qui vise à limiter l’accès des véhicules polluants au centre des villes, va continuer de se déployer dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2024. Au total, ce sont 12 millions de véhicules qui ne pourront plus circuler en centre-ville. 

C’est par exemple déjà le cas à Paris où depuis le 1er juin 2021, les véhicules non-classés, Crit’Air 5 et Crit’Air 4 sont soumis à des restrictions de circulation « sur l’ensemble du territoire parisien, y compris le boulevard périphérique et les bois », indique la Mairie. Une galère pour de nombreux conducteurs et des inégalités renforcées pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter un nouveau véhicule aux normes.

La lutte contre la pollution à Paris franchit une nouvelle étape : dès ce 1er juin, l'accès au territoire parisien pour les véhicules les plus polluants est restreint, avec la Zone à Faibles Emissions métropolitaine. #ZFE #StopPollution https://t.co/JOU8MOmkUV

— Paris (@Paris) June 1, 2021

La solution hybride ? Si les Français sont réticents à la fin du diesel, c’est aussi pour une raison économique. 67% des Français estiment que les véhicules électriques sont trop chers et 60% considèrent que l’autonomie n’est pas suffisante. La solution à court terme serait donc les voitures hybrides : 58% des personnes interrogées se disent prêtes à en acheter une dans les cinq ans. Si pour la santé, la planète et la réduction des émissions de CO2, ces mesures sont indispensables, la transition ne se fera pas en douceur. Car pour l’instant, les Français ne sont pas tous prêts à lâcher leurs vieux moteurs.

Les résultats du sondage sont à retrouver par ici.