
L’entreprise de Phoenix spécialisée dans les véhicules à hydrogène pèse des dizaines de milliards tandis que, simple détail, elle n’a jamais vendu un seul véhicule. Mais l'ouverture des précommandes, prévue le 29 juin pour le Badger, pourrait bien changer la donne.
Le petit Nikola ? Cela commence à faire un moment que l’on entend parler de Nikola Motor Company (ou « Nikola » pour les pressés), ce constructeur automobile basé à Phoenix, en Arizona, spécialisé dans l’élaboration de camions et 4×4 à propulsions alternatives. Fondée en 2014 par Trevor Milton, l’entreprise entrait en bourse début juin et parvenait en quelques jours à être capitalisée à hauteur de 34 milliards de dollars (approximativement 31 milliards d’euros), soit plus que certains acteurs combinés. Une performance qui deviendrait amusante sachant que Nikola n’a encore jamais vendu (ou même produit) un seul véhicule.
Gonflé par l’hydrogène. Nikola se distingue de la concurrence par son pari sur l’hydrogène (plutôt que les batteries électriques) à une époque où les infrastructures de recharge sont encore inexistantes. Persuadée de tenir l’énergie idoine pour le fret – meilleure autonomie et batteries plus légères, compactes et rapides à charger — l’entreprise envisage de construire elle-même ces infrastructures. Si l’optimisme affiché a de quoi ravir les marchés, le vrai bond en bourse s’est produit dès l’annonce de l’ouverture des précommandes pour le Badger, un pick-up doté d’une batterie à hydrogène à l’autonomie colossale (965 km !), pile dans le secteur automobile le plus lucratif actuellement aux États-Unis.
Badger reservation details and your chance to win one. https://t.co/T0lEn3lyNP
— Nikola Motor Company (@nikolamotor) June 15, 2020
De 0 à 30 000 en sept ans. Si pour l’heure la marque n’a encore produit aucun véhicule, elle compte lancer son premier modèle l’an prochain : le Nikola Tre, un camion à semi-remorque hybride électrique/hydrogène hyper performant, affichant une accélération deux fois supérieure à l’équivalent diesel. Dans la foulée, deux autres modèles devraient suivre, les Nikola Two et Nikola One, des versions à cabine couchette, exclusivement hydrogène. D’ici 2027, Nikola vise 30 000 camions à hydrogène et 14 000 camions électriques écoulés en Amérique du Nord.