Détours : Concrètement, que fait Nextérité ?

Edith Nuss : On récupère des informations, via des sources personnelles et professionnelles (collectivités, autorités, open data, conditions météos, réseaux sociaux, etc.), sur les conditions de mobilité. Cela peut être un réseau autoroutier ou une ligne de bus ou de métro. Ensuite, on regroupe ces renseignements en temps réel pour en faire un flux d’informations sur les conditions de circulation. Nextérité est présent en Île-de-France, dans le Loiret et dans dix villes françaises comme Bordeaux ou Lyon. Un exemple : s’il y a un accident, le SAMU peut intervenir. Une fois qu’ils sont intervenus, ils vont potentiellement alerter le service des routes pour dire qu’il y a un véhicule à déblayer. Avec notre système, les gestionnaires de route auront l’info plus vite. Pour les transports en commun, l’idée est que les usagers soient tenus rapidement au courant en cas de problèmes.

D’où viennent vos informations ?

On a des centaines de sources différentes. Il y a de nombreux professionnels qui interviennent sur un territoire qui ont leurs propres informations. Le problème ? Elles ne sont pas partagées avec l’ensemble des opérateurs. Grâce à notre algorithme, nous parvenons à fusionner toutes les informations dans un seul flux.  Par exemple, pour la partie transport routier, nos sources proviennent de toutes les personnes qui interviennent sur les routes : le SAMU, les pompiers, les gestionnaires des routes, etc. Les informations peuvent aussi venir de caméras, de l’agenda d’une mairie qui annonce un marathon et donc des perturbations ou encore de Enedis [société qui gère le réseau électrique, ndlr] qui réalise une intervention. Eux n’ont pas besoin d’alerter la Terre entière. Mais pour nous, ces informations sont importantes car elles peuvent impacter le trajet d’un voyageur. 

« Avec Nextérité, on a plus d’informations que l’opérateur. Par exemple en Île-de-France, ce sont 40% d’infos en plus. »

Vous avez mentionné les réseaux sociaux…

En Île-de-France, on récupère également les informations sur les réseaux sociaux. Par exemple, si un usager se plaint d’un problème sur sa ligne de métro ou de bus (retard, arrêt, etc.), nous pouvons analyser en temps réel l’information. Si elle est fiable, on envoie un message ou une alerte, soit sur l’application de l’opérateur en question (SNCF, RATP, Keolis, etc.), soit sur notre propre application.

Pourquoi un opérateur a-t-il besoin de Nextérité, s’il a déjà des informations internes ?

Avec Nextérité, nous avons plus de renseignements que l’opérateur. Par exemple en Île-de-France, nous avons 40% d’infos en plus. Le passager en sait plus que l’opérateur, qui ne se rend pas forcément compte de ce qui est perçu par les voyageurs. L’information met aussi du temps à se propager au sein du service de l’opérateur. Si quelqu’un est témoin d’un accident, un voyageur le voit plus vite qu’un agent. Généralement, nous avons 20 minutes d’avance sur les opérateurs.

Est-ce que vous pouvez ré-orienter les voyageurs en cas de perturbations ?

Quand on peut le faire oui, mais ce n’est pas toujours possible. Ça dépend des informations que nous avons à notre disposition, notamment sur les véhicules en libre-service. C’est là où nous pouvons être limités. C’est bien de savoir quand il y a un problème, mais c’est encore mieux d’avoir l’information sur la solution, alors nous travaillons pour être plus performants dans ce domaine.

Plus d’infos sur Nextérité sur le site officiel.