
Jusqu'à 2020, on l'attendait, et "grâce" au Covid-19, c'est arrivé : ne rien faire est enfin à la mode. La nouveauté ? Les médecins le recommandent comme un moyen de survie à l’époque.
Vous n’aviez besoin de personne pour rester couché 12 heures devant des séries en vous goinfrant de gâteaux sans huile de palme. Mais la dernière tendance va plus loin qu’une incitation à procrastiner et à buller, cocooner, chiller, bref glander. Comme son anglicisme le suggère, le « nesting » est une invitation à se construire un petit nid confortable et à tout ralentir pour s’y couver soi-même. Prêt ? Alors 3, 2, 1, ne partez pas.
Le bon sens en (in)action. Le nesting se résume à deux grandes lignes à tenir comme des rampes pour aller nulle part : se faire plaisir en priorité et renouer avec son chez-soi. Préférez donc la sieste au musée, et la grasse matinée au footing. Mais plus encore que se reposer, il convient ici de se ressourcer avec des activités vous reliant à votre intérieur : jardinage, déco, cuisine, couture… Si en plus cela peut se partager avec les vôtres, famille ou amis, comme le vantent les traditions nordiques, alors vous faites un carton plein au slow-bingo.
Ne sortez plus le week-end. On se doute que les médecins préfèrent quand on se couche tôt plutôt que de passer des nuits arrosées, mais d’où vient ce retour en hype de la vie de patachon monacal ? Il apparaît que c’est le revers de la médaille de l’époque sur-performante. Quand on vit poussé par des timers et des notifications avec pour objectif de dépasser des seuils chiffrés parfois auto-imposés, il faut aussi savoir se ménager. Comme le résume en substance à El País le Dr. Vicente Saavedra, exerçant à Barcelone : nos cellules et nos organes ont besoin de se régénérer et cela nécessite tout simplement du temps d’inactivité. Alors mettez-vous en mode avion et rechargez-vous.
Walking dead. D’accord, on ralentit, mais pourquoi chez soi ? La réponse est sans doute à chercher dans nos sécrétions. Pour gérer le stress et la performance, le cerveau sécrète une hormone stéroïde : le cortisol, véritable barre énergétique qui nous booste naturellement. Le souci c’est qu’elle entraîne aussi de l’hypertension, une hyperglycémie et quelques dérives permettant d’avoir les coudées franches pour gérer le (seul) stress.
Et à long terme ? Le stéroïde nous rend plus fermé, agressif, rigide mentalement avec une tendance à la paranoïa ou l’apitoiement. Pire, la surproduction de cortisol peut griller les neurones. RIP ?
Pour le faire redescendre, il convient de renouer avec son moi intérieur et se relier avec les autres. Être moins machine et plus humain. Se concentrer sur un rythme biologique et retrouver ses limites humaines, comme cela se ressent en méditant. Partager, écouter plutôt que parler, et faire des choses qui auront une conséquence bénéfique sur les autres feront chuter l’ambiance de tension et vous aideront à redescendre en tours.
Allez, cadeau, on vous livre le top du top de la détox selon les spécialistes : cuisiner des pâtisseries. Au-delà des bienfaits prouvés d’une session cookie le dimanche, il restera un problème à régler pour nous soigner : on fait quoi quand on cuisine comme un pied ?