
Pour lutter contre des tumeurs cancéreuses, des chercheurs canadiens envisagent d’envoyer des nano-robots dans le corps. Plus précis et sans les effets secondaires des thérapies traditionnelles, ils ouvrent un nouveau chapitre de la médecine.
Limiter l’impact mais pas l’efficacité. Le cancer du sein est le cancer le plus observé chez les femmes ; on comptabilise 50 000 nouveaux cas chaque année en France en moyenne. Lorsqu’il est dépisté à un stade précoce, il peut être guéri dans neuf cas sur dix. Toutefois, cela n’empêche pas que les protocoles de soin soient très éprouvants : radiothérapie et chimiothérapies affaiblissent considérablement les organismes, notamment parce qu’il s’agit d’envoyer d’importantes quantités de médicaments et de radiations pour qu’elles atteignent la tumeur. Forcément, ces procédés invasifs n’épargnent pas le reste de l’organisme, ce qui entraîne de nombreux effets indésirables.
Des chercheurs canadiens de l’Université Polytechnique de Montréal et de McGill ont créé un traitement qui renverse complètement cette réalité. L’idée initiée par Sylvain Martel : envoyer des nano-robots transportant le traitement à l’intérieur du corps jusqu’à la tumeur, le relâchant seulement lorsqu’ils atteignent les tissus dégénérescents. Techniquement, ces nano-robots sont en réalité de minuscules bactéries transportant le médicament et des nanoparticules. Ils se déplacent en suivant un champ magnétique et détectent les zones tumorales parce qu’elles sont appauvries en oxygène.
Des souris et des femmes. Testées avec succès sur des souris et des rats, les équipes canadiennes n’ont cessé d’aller de bonnes surprises en bonnes surprises. Ces nano-robots permettent d’amener le médicament à la source avec deux avantages majeurs : augmenter l’efficacité du traitement en la délivrant directement à l’épicentre du mal, tout en éliminant par ricochet les effets secondaires et toxiques des chimiothérapies et autres radiothérapie. Et évidemment, elles ouvrent des possibilités allant bien au-delà du cancer du sein. Désormais, les chercheurs espèrent pouvoir commencer des traitements cliniques sur des humains d’ici 18 mois. On l’espère aussi.