Vous adorez la poterie et vous cassez la tête sur des équations indéchiffrables ? Vous voulez faire du cinéma et être neurochirurgien ? Dessinateur et pilote d’avion ? Vous pensez que quelque chose cloche chez vous ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls et c’est même une force ! Vous êtes simplement multipotentiel.

On parle aussi de slashers ou de pluri-actifs. Le salon des micro-entreprises a même fait une évaluation de leur nombre : en France, ils seraient 4,5 millions (16% des actifs) ! Si vous pensez qu’il s’agit encore d’un concept psychologique fumeux made in 2016, détrompez-vous ! Descartes ? Newton ? Leonard de Vinci poursuivaient déjà de multiples passions. Alors, si on veut en savoir plus, on s’assoit et on écoute Emilie Wapnick qui expose le concept à une conférence Ted :

Assumer l’inachèvement

Dans sa conférence, la jeune femme explique son problème : elle ne manquait pas de passions, c’était tout l’inverse, elle aimait trop de choses !

“Au lycée, j’aimais l’anglais, les maths, l’art, je construisais des sites web et je jouais de la guitare dans un groupe punk”, liste t-elle.

A chaque fois, elle se plongeait corps et âme dans une nouvelle passion. Avant de s’ennuyer et d’opter pour un nouveau projet .

On lui en a longtemps fait le reproche. Désormais, elle invite tous ceux qui suivent plusieurs envies à les poursuivre, même s’ils abandonnent en cours de route : ce n’est pas grave ! Vous n’avez pas besoin de justification pour apprendre. Car c’est justement ça le moteur des multipotentiels : l’apprentissage de tout, tout le temps. Ça ne veut pas dire que vous ne savez rien faire mais que vous vous ennuyez vite.

“C’est une manière de fonctionner basée sur la curiosité, l’avidité de savoirs, le besoin de nouveauté, la nécessité du défilement des choses et du temps”, explique Anne-Laure Fréant, géographe, ex-expatriée et fondatrice de retourenfrance.fr dans un billet publié sur Medium.

Une société inadaptée

Sur le net, les témoignages et les billets de blogs de multipotentiels affluent, soulignant la difficulté pour eux d’évoluer dans une société inadaptée à leurs envies. Un paradoxe selon eux. Notre société nous invite à plus de flexibilité, à maîtriser plus de savoirs et à être multi-casquettes, pourtant on continue de nous pousser vers un but, un métier, une spécialisation. D’ailleurs, un futur employeur vous reprochera souvent de ne pas avoir un seul but, de vous éparpillez.

“Quand on est multipotentiel, on a cette liberté que beaucoup ne voient plus parce qu’on nous a appris à toujours finir ce que l’on a commencé, à ne faire qu’une chose à la fois, détaille Guillaume Maison, slasher et fondateur de Nexial, dans un entretien accordé à Fractale Magazine. Pourtant, si vous avez plusieurs envies, ce n’est pas une faiblesse, c’est une force !

Des avantages indéniables

D’autant que c’est souvent un moyen de lier créativité et travail. Car le multipotentiel possède de sérieux atouts dans un monde sans cesse plus complexe et dont chaque problème nécessite des compétences dans des domaines éloignés. Emilie Wapnick liste trois avantages à être multipotentiel : une capacité à synthétiser des idées plus rapidement que la moyenne, un apprentissage rapide et une adaptabilité sans commune mesure.

Attention tout de même à bien vous organiser, à bien gérer votre temps : le burn-out ne touche pas que les salariés “traditionnels” :

“N’atteignez jamais le point de rupture, ce serait la pire chose pour un multi comme vous l’êtes. Le Burn Out finirait par donner raison à ceux qui cherche à vous conformer à la masse”, indique Timothée Boussardon, autre poly actif dans un billet de blog.

Un conseil ? Assumez vos envies, organisez vous et à vous la vie épanouie !