
En Suisse, un salon funéraire offre un dernier voyage zéro carbone aux défunts. Même s’ils ne craignent plus grand-chose, cela reste plus sain.
Livraison, déménagement, taxi… Partout, les vélos-cargo prennent la place des automobiles. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ceux-ci s’attaquent au créneau des corbillard. Après tout, jadis les morts étaient emmenés par des calèches tirées par des chevaux. Alors quitte à choisir un mode de transport ni polluant ni pressé, autant opter pour le vélo, non ?
25 km/h vers l’au-delà. Le Funeral Bike appartient aux pompes funèbres d’Aurora. Ils ont fait adapter une plateforme semi-ouverte sur un vélo-cargo, d’une surface suffisante pour placer un cercueil. Autour, une structure translucide protège mais permet de voir le gisant. Une assistance électrique permet de monter « jusqu’à un maximum de 750 mètres d’altitude » pour rouler sans trop se fatiguer à 25 km/h, promet le site. Mais qu’on se rassure, le but n’est pas d’aller très vite. Au contraire.
A Berne, un vélo-cargo pour le dernier voyage https://t.co/OCgpsKNotc
— Le Temps (@LeTemps) October 21, 2021
De l’accouchement à l’enterrement. C’est Gyan Härri, le directeur d’Aurora, qui a eu cette idée… lors de la grossesse de sa femme, qui ne pouvait plus faire de ballade. Après avoir baladé sa femme enceinte, il envisagea le principe pour les macchabées. Selon lui, rouler lentement et pédaler rendrait le dernier voyage plus agréable : « Le sentiment positif que j’associe à la bicyclette m’a inspiré la construction du vélo funéraire » a expliqué Gyan Härri.
Il explique au Temps que la démarche est moins celle de réduire les émissions de particules nocives de sa flotte que de « briser le tabou autour de la mort ». Cette activité a longtemps été invisible mais en accord avec la ville de Berne, Aurora cherche à montrer la mort pour créer une culture de l’empathie et de l’entraide afin d’atténuer la solitude et la souffrance. Un transport responsable qui veut réunir les vivants… qu’on se le dise, le corbillard du monde d’après est arrivé.