
Quelles conclusions tirer de la période de confinement pour inciter à la déconsommation ? Trois ONG veulent profiter de la convention citoyenne pour le climat pour voter une loi Évin sur les modes de transport les moins écologiques.
5,1 milliards d’euros : c’est le montant dépensé par les secteurs automobile, aérien et pétrolier en 2019 pour leurs investissements publicitaires. Un budget colossal qui, pour Greenpeace France, Réseau Action Climat et Résistance à l’Agression Publicitaire, a du mal à passer en cette période de transition, d’autant plus qu’il faudrait, selon une récente étude, se confiner tous les ans pour atteindre les objectifs de réduction des émissions CO2 au niveau mondial.
En 1991, la loi Évin a encadré la publicité pour l’alcool et le tabac pour protéger notre santé. Aujourd’hui, la France doit interdire les publicités liées aux industries fossiles pour préserver notre climat #LoiEvinClimat https://t.co/twpJgEfu2t
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 19, 2020
Sur cette base, les trois ONG militent actuellement pour « un changement profond de nos systèmes de production et de consommation et une refonte de nos modes de vie » qui passerait donc par l’interdiction pure et simple de publicité pour les énergies fossiles et les transports polluants. Greenpeace rappelle d’ailleurs que le contexte n’a jamais été aussi favorable à cette mesure : 65% des Français(e)s seraient favorables à l’interdiction des pubs pour les entreprises contribuant au réchauffement climatique.
🔴 Nos militant·es sont en action ce matin contre la pub climaticide. Ces publicités nous incitent à consommer toujours +, au delà de nos besoins, et des ressources de la planète #LoiEvinClimat
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À l’image de la Loi Évin (1991) avec l’alcool et les cigarettes, la proposition viserait donc quatre secteurs aujourd’hui considérés comme les piliers de la vieille économie : l’automobile, l’aviation, le transport maritime et les énergies fossiles. Dan le rapport, il est écrit que “la publicité […] occulte sciemment l’impact social et environnemental désastreux des produits qu’elle encourage à acheter. Elle ‘invisibilise’ ces impacts.”
Alors, folie totale ou vraie ambition pour ce fameux “monde d’après” ? Les opinions sont évidemment très tranchées, mais reste à savoir si la Convention citoyenne sur le climat, actuellement en pleine réflexion sur les propositions phares capables d’être posées dans le cadre d’un référendum, retiendra ces pistes ou pas. Il serait, pour rester positif, très tentant d’imaginer une nouvelle manière de penser les publicités automobiles vantant les « véhicules du futur », électriques ou à hydrogène, afin de renouer avec la magie esthétique des campagnes des années 1950 et 1960, qui pourtant faisaient l’apologie de véhicules thermiques aujourd’hui dépassés.