
Partout en Europe, les pays étudient la question.
Dormir jusqu’à Venise. De plus en plus de personnes se sentent coupables de prendre l’avion pour se déplacer. Les Suédois ont même inventé un terme pour décrire cette honte : le « flygskam », soit la honte liée au fait de choisir ce mode de transport, très polluant.
Dans la tourmente, le train de nuit, délaissé quand les premiers vols low cost ont pointé le bout de leur nez, a une carte à jouer. Depuis 2016, au moment même où le gouvernement français annonçait la fin des trains de nuit sur son territoire, un pays a misé sur eux : l’Autriche. La société des chemins de fer ÖBB vient même d’annoncer l’ouverture en janvier d’une liaison entre l’Autriche et la Belgique. Cette ligne rejoindra les 26 autres liaisons du pays qui permettent de dormir jusqu’à Zurich, Hambourg, Berlin, Munich, ou encore Venise.
Éviter les aéroports. L’exemple de l’Autriche amène les autres pays européens à se poser la question : et si le train de nuit pouvait faire un come-back aussi inattendu que bénéfique pour la planète ? La réponse est à l’étude en Suisse, en Suède, mais aussi en France, où un bilan doit être rendu au mois de juin sur la faisabilité de son retour. Pour l’heure, seules deux lignes françaises ont résisté à la fermeture : le Paris-Briançon et le Paris-Latour-de-Carol-Rodez-Toulouse-Portbou. Une pétition a même été lancée pour créer de nouvelles liaisons. L’avantage, au-delà de moins polluer (un trajet en train produit 84% de carbone en moins que son équivalent par les airs) est d’éviter les aéroports, les frais pour s’y rendre et d’arriver directement dans le centre-ville.
Le secrétaire d’État aux transports Jean-Baptiste Djebbari a reconnu l’utilité des trains de nuit, qui représentent « une offre écologique et sociale pour voyager sur de longues distances ». En s’inspirant de l’Autriche, la France peut remettre au goût du jour les trains de nuit. En espérant que l’on améliore un poil le confort dans les cabines. Mais ça fait partie du voyage de mal dormir, non ?