
De plus en plus de Français, lassés par leur travail, décident de partir à la retraite vingt ans avant tout le monde pour mener une vie plus simple et moins stressante.
Se contenter du minimum. Comme souvent, la mode vient des États-Unis. Baptisée « frugalisme » (de l’adjectif frugal qui signifie vivre de peu), cette tendance séduit des jeunes actifs français qui décident de travailler moins, quitte à gagner moins. On se pose forcément la question : de quoi vivent-ils ? Dans un article du Figaro, Éric, ancien trader à Paris, et sa compagne Sophie disent vivre de leurs économies, de leurs placements et, surtout, de leurs investissements en Bourse. Les « frugalistes » doivent donc tenter d’accumuler un maximum de capital rapidement avant de pouvoir tout quitter.
Bobo bio. Derrière la tendance se cache une véritable philosophie de vie. Comme ces jeunes diplômés qui décident de revenir à un travail manuel, les « frugalistes » accordent beaucoup d’importance au fait d’adopter un mode de vie plus sain et plus en accord avec la nature : achat de produits locaux en circuits courts, tendre vers l’autosuffisance en ayant un potager, mieux évaluer ses dépenses ou encore acheter le strict minimum. Une vie aux antipodes du train de vie métro-boulot-dodo. Et loin du consumérisme de masse. En résumé, acheter moins, mais mieux.
“Je ne veux pas travailler.“ Ce luxe de pouvoir tout plaquer à 40 ans n’est cependant pas donné à tout le monde. Ce mouvement « touche principalement les classes moyennes et supérieures », raconte Fanny Parise, spécialiste des modes de consommation et anthropologue à l’université de Lausanne. La réussite sociale ne passe désormais plus par le travail : les salariés ont remarqué que le culte de la performance menait au burn out et à une vie trop stressante. Travailler moins, quitte à gagner moins, ça vous tente ?