
Élisabeth Borne propose que tous les vols décollant en France consomment une part de biokérosène.
Bio, Bourget, Borne. Comment faire quand on veut réduire la consommation d’un carburant polluant ? Souvenez-vous : on invente une taxe pour dégoûter le consommateur. Pas de chance, il est mondialement interdit de taxer le kérosène. Heureusement, Élisabeth Borne a un plan B… comme Bio. Lors du salon de l’aéronautique de Paris-Le Bourget, La Tribune rapporte que la ministre des Transports a annoncé vouloir obliger les avions à préférer les biocarburants au kérosène pétrolier.
Mettez des fibres dans votre moteur. Pour y contraindre les compagnies aériennes, la ministre voudrait imiter l’exemple de la Norvège en imposant légalement une part minimum de bio dans les réservoirs des avions. Jusqu’ici, l’aviation avait jusqu’en 2025 pour inclure 2% de biocarburant, pour atteindre 5% en 2030. La ministre veut aller plus haut et plus vite. Le souhait du gouvernement est de couper en deux les émissions de gaz à effets de serre dans l’aviation en 2050.
Si l’on copie le modèle norvégien, la France pourrait fixer un seuil de 0,5% de biokérosène sur les avions décollant de France dès 2020.
Une filière française compétitive. L’efficacité des biocarburants est variable mais selon un rapport de l’IFPEN, ils réduiraient de 50% à 90% les émissions de l’aviation. Sauf qu’ils coûtent deux fois plus cher… Mais avec une telle loi, on créerait une filière française de production enfin rentable puisque les agriculteurs seraient certains de trouver une clientèle. Réservé, le syndicat mondial IATA, qui représente 250 compagnies aériennes, ne table que sur une consommation de 5% de biocarburants en 2025. Mais selon La Tribune, Élisabeth Borne est confiante, « le secteur est prêt pour avoir une part plus importante », dit-elle.
En attendant une taxation du kérosène à l’échelle européenne, voilà qui devrait donner un peu d’espoir et de ciel bleu. À l’annonce de la nouvelle, les pétroliers et compagnies aériennes ont réclamé une aide pour cette transition. Ce à quoi la ministre a rappelé que l’État finançait la recherche aéronautique. “Boum”, comme diraient les supersoniques.