On the road. Michel Voros a 53 ans, Michel avait un rêve. Il faut dire que Michel n’est pas comme tout le monde : ingénieur en télécommunication, le Belge aime aussi le rock’n’roll, le blues et le cyclisme. À priori, difficile de concilier toutes ces passions… Pas pour Michel. Pendant six ans, il s’enferme dans un garage d’Orlando et planche sur un prototype à deux roues qui doit lui permettre de réaliser un rêve fou : se taper l’intégralité de la mythique Route 66, soit 3945 km. Le deux roues en question, ce n’est pas une moto. C’est un vélo électrique alimenté par un gigantesque panneau photovoltaïque accroché à l’arrière, comme une remorque. Vous vous dites : « Michel est fou. » Peut-être, mais il a réalisé son rêve.

De Chicago à Santa Monica. Après six ans de bricolage, son vélo sort finalement du garage en 2017. C’est un gros bébé de 35 kg, tout en carbone, qui doit ainsi lui permettre de traverser 8 États et 45 villes en moins de 60 jours, pour terminer par Santa Monica, fin du chemin. Si Michel a choisi la Route 66 comme lieu de pèlerinage, ce n’est pas pour rien, car son voyage outre-Atlantique n’est pas que touristique : Michel souhaite médiatiser la Willie Dixon Foundation, dont le but est de transmettre la passion du blues.

https://www.facebook.com/SolarBike66/videos/1918178851777360/

Et comme la musique, elle vient de là, elle vient de Chicago, où fut inventé le genre musical, Michel lance donc en octobre dernier le premier coup de pédale devant les anciens locaux de Chess Records (où furent signés des pointures comme Chuck Berry, Muddy Waters ou Willie Dixon, justement).

Il pédale pour la bonne cause. Si vous vous demandiez si Michel avait tenu parole et réussi à passer la ligne d’arrivée, la réponse est oui. Grâce à son vélo solaire unique en son genre, il a réussi à braver un problème technique (son vélo électrique n’avait qu’une autonomie de 60 kilomètres par jour) et trouver une manière originale de vanter les énergies vertes dans un pays fraichement retiré des Accords de Paris.

Le 25 novembre dernier, Michel arrive finalement à Santa Monica avec certes les mollets en feu, mais assez de souvenirs pour au moins dix ans. Depuis, une partie de son american trip est consultable sur la page Facebook officielle et le vélo est rangé au garage en attendant qu’une société souhaite commercialiser son invention, ou que Michel, peut-être, reprenne la route vers une autre étape. Définitivement plus belge la vie.