
Une décision qui vise à renforcer la sécurité routière mais aussi la responsabilité des élus locaux... Plutôt que la sienne ?
La proposition émane du ministre de l’Intérieur lui-même. « Les collectivités, en lien avec les habitants, explique Gérald Darmanin à Ouest-France, pourront ainsi mettre des radars de vitesse, de contrôle du bruit ou de la pollution, là où elles les estiment utiles. » Sur le papier, on ne voit pas ce que le ministre appelle « une révolution pour la sécurité routière ». Sauf qu’aujourd’hui, toute installation de ces contrôleurs automatiques est décidée par… les préfets.
Avant de décider s’il est utile d’ajouter un radar fixe aux 4700 déjà existants, la préfecture se base sur des rapports d’accidentologie et des rapports de police. La mesure souhaitée par la Place Beauvau consisterait donc à se passer de la validation du préfet, pour laisser les maires décider en direct. De la même façon qu’on a laissé à chacun la possibilité de déroger à la loi sur les 80 km/h…
Renforcement des moyens de la police municipale, encadrement de l’utilisation des images de la video protection et des drones…
Retrouvez mon interview dans @OuestFrance sur la proposition de loi des députés JM.Fauvergue et A.Thourot : https://t.co/95OA9P7IbR
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 4, 2020
L’objectif est clair : laisser décider ceux qui sont en lien au quotidien avec les habitants pour contrer la violence routière. Efficacement d’ailleurs car la moitié des PV (56,2%) proviennent de radars fixes. Mais il y a un risque de débordement et d’électoralisme. On verrait alors la multiplication des radars d’un côté et de l’autre leur absence laissant à tort penser à des zones où les excès sont permis. Comme on l’a déjà constaté avec l’apparition des premiers radars fixes, sur autoroutes, où ceux qui lèvent le pied devant la cabine sont les mêmes qui enfoncent la pédale une fois dépassée…
La mesure sera étudiée et discutée à l’Assemblée nationale à partir du 17 novembre, dans le cadre d’un loi plus large qui propose aussi de renforcer les policiers municipaux et développer le recours à des drones de surveillance.