
Futuriste, autonome, elle n’est habitée que par des savants
Etienne Malapert a visité Masdar City, une ville surréaliste et futuristique aux Émirats arabes unis. La description du photographe tient de la science-fiction et ses clichés sont magnifiques.
Masdar City est une ville utopique située dans le désert, le désert, à 16 km de l’aéroport d’Abou Dabi, aux Émirats arabes unis. Le pays a investi 22Abou Dabi, aux Émirats arabes unis. Le pays a investi 22 millions de dollars pour faire sortir de terre cette cité. Masdar n’émet pas de carbone, sa production électrique est totalement solaire et sa température peut être régulée. Cerise sur le gâteau, la ville n’est desservie que par des transports en commun verts. La construction lancée depuis 2008 patine pourtant, et seulement 5% de la ville a été construite.
Le photographe Etienne Malapert y a posé ses valises pendant un mois en 2015. Ce fan d’urbanisme de 25 ans a décidé d’immortaliser Masdar City pour son projet de fin d’étude à l’Ecal, une école d’art à Lausanne (Suisse). “Je cherchais un concept nouveau, à la fois utopique et architecturalement futuriste.” L’étudiant s’est rendu dans cette ville-test, où planche la crème des chercheurs internationau “Je cherchais un concept nouveau, à la fois utopique et architecturalement futuriste.” L’étudiant s’est rendu dans cette ville-test, où planche la crème des chercheurs internationaux pour concevoir la ville verte et autonome de demain. Détours a voulu en savoir plus sur son travail intitulé “The city of possibilities”, soit “La cité des possibles”. Détours a voulu en savoir plus sur son travail intitulé “The city of possibilities”, soit “La cité des possibles”. “The city of possibilities”, soit “La cité des possibles”. “La cité des possibles”.
Détours : Quel a été ton premier sentiment en arrivant dans la ville ?
Etienne Malapert :Un sentiment d’étrangeté. J’ai du mal à définir Masdar City comme une ville. Surtout parce qu’elle semble morte. Il n’y a personne dans les rues, la plupart des activités se font en intérieur. Il n’y a que des bureaux et des laboratoires de recherche. Les gens déposent leur véhicule à l’entrée de la ville et rentrent ensuite à pied.
Personne n’y vit ?
Il n’y a ni hôtel ni habitation, notamment parce que la ville n’est pas terminée. Pour ma part, j’ai du prendre une chambre à Abou Dabi. Les seuls à vivre sur place sont des étudiants. Il y a une université orientée Sciences et technologie avec deux internats : un pour hommes et un pour femmes.
Quel est le projet de Masdar City ?
C’est une ville pilote, un test grandeur nature. Les Émirats voudraient trouver un modèle de ville totalement autonome et écologique. D’abord dans un but utopiste. Ensuite pour asseoir une certaine autorité dans le domaine de la recherche écologique et de l’urbanisme. Des centaines de scientifiques du monde entier travaillent sur et à Masdar en temps réel. Le soir, la ville est éclairée soit en vert soit en rouge. Si la consommation électrique de la journée est trop importante, les éclairages seront rouge et une attention particulière sera demandée le lendemain pour y remédier. C’est un énorme labo à ciel ouvert !
Et à quoi ressemble Masdar City d’un point de vue architectural ?
Elle a un côté très futuriste, presque aseptisée. Tout est parfait, propre, rien ne dépasse. L’architecture très contemporaine ne se trouve nulle part ailleurs dans la région. Même les matériaux utilisés, comme l’aluminium, sont exceptionnels pour la zone. Si on peut trouver ce type de grandes tours en Europe ou aux USA, c’est très inhabituel ici. D’un point de vue artistique, c’est assez déroutant puisque tout parait photogénique. Il a fallu un temps d’adaptation pour en sortir des choses intéressantes. Tout à des allures de science-fiction. J’ai par exemple pris une des photos durant une tempête de sable. Et c’est assez surréaliste. Le cliché pourrait sortir d’un film ou d’un jeu vidéo.
Quelles sont les avancées technologiques observées là-bas ?
J’aime dire que Masdar est un énorme paquebot sur le désert. La ville est construite à 7 mètres du sol. Toute la machinerie et la voirie électrique se trouve en dessous de la ville, qui est totalement alimentée à l’énergie solaire. Un énorme système est par ailleurs déployé pour refroidir la ville. D’abord, l’architecture est conçue pour que toutes les rues soient à l’ombre toute la journée. Ensuite, une énorme tour à vent a été installée : elle est totalement creuse et produit un air frais diffusé ensuite dans toute la ville, rues comprises. Il fait quand même 30 degrés dans les rues. Mais il y a bien 8 degrés de différence avec la température normale, autour de la ville.
Comment s’est déroulé ton travail sur place ?
Je pensais avoir du mal à entrer en contact avec les locaux, notamment à cause de mon matériel. Je travaille avec une chambre photographique, c’est un appareil assez gros, avec un drap sur la tête. Et au contraire, la curiosité des gens m’a simplifié la tâche. Notamment avec les ouvriers sur les chantiers, qui viennent surtout du Pakistan, d’Inde ou des Philippines. Ils ont apporté un côté beaucoup plus humain à mon travail. Je suis allé plus loin que la seule vision du touriste pour les rencontrer. Sans eux, mes photos auraient été déshumanisées.
Nom & Localisation : Masdar City – Région d’Abou Dabi (Emirats Arabes Unis)
Superficie : 6 km²
Officialisation : 2030