
Réussir votre transition alimentaire, c'est facile. Lucie Le Roy est ingénieure agro-alimentaire et diététicienne nutritionniste. La bouffe, ça la connaît. Elle nous a expliqué les trois étapes pour bien manger tout en respectant l'environnement.
Bien peser. La première, c’est de connaître ses objectifs sans mettre sa santé en danger. Le mot clé est le même dans tous les régimes alimentaires, qu’on soit végétarien, flexitarien ou même végétalien : l’équilibre. « Si on ne mange pas de viande, il faut une alimentation variée et consommer des légumes secs régulièrement, pour leur apport en protéines : pois chiches, noix, lentilles, céréales, noisettes, cacahuètes, etc. »
Attention, cela ne signifie pas qu’il faut remplacer la viande par des œufs et du fromage, qui sont liés à une production intensive très polluante ; ce serait contre-productif. Côté nutrition, oubliez le steak de soja à tous les repas et tous les substituts qui ne sont pas vraiment riches en protéines, souvent très salés et très gras.
Préparer ses repas soi-même. S’orienter vers le végétal, pour diminuer son impact écologique lié à la production de viande, peut entraîner un manque de certains nutriments comme le fer, le calcium, la vitamine D, l’iode, le sélénium, le zinc…. Mais pas de panique, pour chacun il y a des solutions de substitution. « Plus tu manges salé et protéiné, plus t’as besoin de calcium, précise Lucie. Au final, une alimentation qui va bien est une alimentation qu’on peut tenir sur le long terme, avec des produits les moins transformés possibles. »
« Les frites au ketchup, c’est végan, mais c’est pas top-santé ! »
Faire son bilan carbone. Une fois que le régime qui nous convient est trouvé, que ce soit par mode de vie ou par goût, encore faut-il s’assurer de son modèle économique et de son empreinte carbone. « Le circuit-court sera toujours plus facile si on habite à Nice qu’aux Pays-Bas, où on n’aurait que des pommes ou du chou. »
C’est d’ailleurs dans le pays des tulipes qu’une démarche a été menée par le gouvernement pour étudier l’impact écologique des produits des marchés. « C’est là qu’on se rend compte qu’il est impossible de trouver une tomate à faible impact en Hollande. Du coup, la décision doit être d’en manger ou pas, ou de les produire soi-même. Mais de toute façon, on ne peut pas penser par produit. Il faut raisonner par rapport à ses apports globaux, ses besoins. Pour une bonne transition, consultez un diététicien. »
Pour tout connaître sur la transition alimentaire, la référence absolue (en anglais), c’est Michael Pollan.


