
C’est ce qu’on appelle un « coup double ». Avec son matériau de construction durable, Moussa Thiam s’apprête à dépolluer la filière cimentière tout en recyclant intelligemment nos vieux sacs plastiques.
Le ciment est principalement constitué de clinker. Sa fabrication nécessite une cuisson à très hautes températures et entraîne donc une importante dépense d’énergie. Actuellement, l’industrie cimentière est, à elle seule, responsable de 5 à 6% des émissions mondiales de CO2.
Le clinker ? Laisse béton ! Moussa Thiam est un chercheur malien travaillant à l’Université d’Ottawa. Il met actuellement au point un ciment sans clinker, uniquement composé de sable, de graver et… de plastique. Or, s’il y a bien quelque chose dont on ne manque pas, c’est bien ce dernier : plus de 311 millions de tonnes sont produites chaque année dans le monde.
Un chiffre qui n’est pas près de diminuer dans les années à venir. Mais grâce à ce « ciment vert », les montagnes de plastique ne seront plus une calamité.
Pavé de bonnes intentions. Moussa Thiam pourrait alors être prophète en son pays : le gouvernement malien s’intéresse de très près à cette innovation offrant une excellente alternative pour paver les routes. En effet, cet éco-ciment serait même 15% moins cher à produire qu’un ciment traditionnel. Toutefois, il faudra s’armer d’un peu de patience : le chercheur doit encore affiner son invention et notamment renforcer la solidité du matériau.


