
Malgré presque deux semaines de chaos causé par les grèves RATP et SNCF, les Français, pas mauvais joueurs, semblent plus que jamais disposés à se déplacer sans leurs voitures. C’est le résultat d’une étude IFOP réalisée pour l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP).
+10% en 5 ans. C’est le genre de chiffre qui fait sourire ou pleurer, selon qu’on attend un métro ou pas. En 2014, les Français étaient 63% à déclarer utiliser les transports en commun (bus, métro, tram, train) pour leurs déplacements de tous les jours. En 2019, si l’on s’en tient au sondage réalisé par l’IFOP, ils sont désormais 73% à avouer que ces transports, quand ils ne sont pas bloqués par les salariés du rail, sont pratiques et moins polluants que l’autosolisme (cette pratique très 20ème siècle consistant à rouler tout seul dans sa voiture). Preuve que le Gaulois, en plus d’avoir du bon sens, commence enfin à penser (malgré lui) comme Greta Thunberg.
Dans le détail, les voyageurs adeptes des transports en commun sont 71% à utiliser le bus – preuve qu’il ne s’agit pas d’un sondage de Parisiens ! – et 49% à utiliser le métro. En queue de peloton, le TER (seulement 18%) souffre peut-être d’une image un peu vieillotte. Au global, 20% les utilisent parce qu’ils n’ont pas le choix, 17% parce que c’est bon pour la planète et 46% parce que c’est pratique. À noter que seulement 16% les empruntent pour l’aspect économique, alors que, justement, les transports publics sont… 16 fois plus économiques que de rouler en voiture en dehors de Paris, selon les chiffres officiels 2019 du Groupement des autorités responsables de transport et de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP).
La France prête pour le MAAS ? Ce qui se joue derrière ce coup de foudre surprenant pour les transports en commun, c’est l’entrée réelle dans la société du Mobility-As-A-System (MAAS), soit une mobilité facilitée par des applications réunissant en un seul point tous les modes de déplacement. L’UTP, pour sa part, mise sur un bond de 50% de la mobilité des Français d’ici à 2050, d’où l’ouverture d’un groupe de travail autour du vélo (pas si ringard que ça, du coup) et de l’achat de bus électriques (+50% en dix ans).
Autre surprise de cet article, les Marseillais semblent déjà dans le futur à ce niveau-là, puisque une autre étude de l’UTP révèle qu’ils prennent déjà davantage les transports en commun que le reste de la population (majoritairement : le tram et le bus). Comme quoi, en matière de mobilité, un train peut toujours en cacher un autre.