
Le conseil municipal a validé le changement de plaques de voirie qui prennent le nom de résistantes et de syndicalistes. Ce ne sont ni les premières ni les dernières modifications, car il reste beaucoup de femmes à célébrer.
L’envers des cartes. Moins d’une voie sur dix en France rend hommage à une femme. Pour renverser cet état de fait et rappeler que l’histoire de l’humanité doit autant aux deux sexes, la mairie de Lyon a pris position depuis 2020. Rues, promenades, places portent désormais haut les patronymes de femmes célèbres. Dernières en date, votées au conseil municipal fin janvier, Denise Vernay Jacob et Élise Rivet, toutes deux résistantes de la seconde guerre mondiale.
Sœur Janin, Elise Rivet, Anne-Marie Soucelier, Pauline Jaricot… Ces noms de rues ne vous sont peut-être pas inconnus. Mais qui sont ces femmes ?
Jusqu'au 31 mars, une exposition sur les grilles du parc de la Mairie vous invite à découvrir 29 femmes qui ont marqué #Lyon5 ! pic.twitter.com/juXxmmHSDu
— Mairie de Lyon 5e (@Mairie5Lyon) March 4, 2021
La première fut messagère de la résistance lyonnaise après avoir vu sa famille déportée. Torturée par la Gestapo sans jamais parler, Denise Vernay Jacob fut enfermée au camps de concentration de Ravensbrück et participa à la Libération à la Fondation de la Mémoire de la Déportation. Une place porte désormais le nom de celle qui fut aussi la sœur… de Simone Veil. La seconde femme honorée était une religieuse catholique qui dirigea un couvent de sœurs infirmières. Élise Rivet cacha des réfugiés pour les protéger de la Gestapo et sauva des enfants juifs destinés à être déportés. Elle mourut en chambre à gaz. Son nom orne maintenant un parc du 5ème arrondissement.
Journée des Femmes : la mémoire de Denise Vernay-Jacob agent de liaison dans la résistance #Lyon https://t.co/LtSmvn8aqh (@F3Rhone_Alpes) #lyon #rhône #société #femmes
— Actualité à Lyon (@pictanews) March 8, 2021
Égalité homme-femme dans l’espace public. Il y a quelques années, des militantes féministes de “Nous toutes” avaient placardé de faux panneaux pour renommer les rues de personnalités féminines. C’est désormais une politique concrète. Entre 2014 et 2020, sur les 106 voies qui ont été nommées, presque la moitié (42%) ont été pourvues de noms de femmes : parmi elles, la célèbre artiste Frida Kahlo, la chirurgienne des « gueules cassées » Suzanne Noël, l’autrice de bande-dessinée Annie Goetzinger, ou la syndicaliste ouvrière Marie-Louise Rochebillard…
La mairie de Lyon nous a confirmé sa volonté de continuer ce mouvement. À ce jour, la voirie compte déjà 11 % de dénominations féminines contre 6 % dans le reste de la France. Augmenter la visibilité des femmes dans la rue participe à les ancrer dans l’histoire qui nous unit et offre des modèles à chacun et chacune. Bref, avec ces rues, la promotion de l’égalité femmes-hommes est en marche.
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