Si Google le dit… « Des humains ? Pour quoi faire ? » pourrait bien servir de slogan de marque pour Nuro. Cette startup qui nous vient tout droit de la Silicon Valley – évidemment – entend réinventer la livraison de produits de première nécessité, à une échelle locale. À la baguette on retrouve deux anciens ingénieurs de Google, Dave Ferguson et Jiajun Zhu, qui ont longtemps œuvré sur le projet de voiture autonome de la firme de Mountain View. Partis voler de leurs propres ailes depuis 2016, les deux acolytes se sont mis en tête avec Nuro de réinventer le commerce de proximité. Si proche qu’il vient à nous plutôt que nous contraindre à aller à lui.

L’idée est finalement plutôt banale : un véhicule-livreur autonome stocke des produits qu’on imagine allant du sandwich triangle aux rouleaux de PQ en passant par la lessive, des glaces et des bonbons ; soit typiquement ce qui nous fait sortir de la couette un dimanche par temps de neige ou ressortir le soir. Contacté depuis une application dédiée, ce véhicule aux formes rigolotes, digne d’un livre pour enfant, se déplace jusqu’à son client dans le quartier où il est affecté.

Épicerie à rob’. Une invention qu’on qualifiera donc de pratique, sans aucun doute, mais qui ne va pas arranger les affaires déjà en péril des épiciers traditionnels, auxquels le magazine du Monde consacrait d’ailleurs une grande enquête fin janvier, avec un constat pas très reluisant en ouverture : « Concurrencés par les grandes enseignes qui multiplient les supérettes, les épiciers arabes traditionnels mettent la clé sous la porte. Presque en silence, une figure populaire disparaît des centres-villes. » On peut déjà imaginer que le même article dans quelques années s’ouvrira par « Concurrencés par les grille-pain à roulettes et les grandes enseignes qui… ». Sacré futur.