
La prime à la conversion cartonne. Mais l’État peine à suivre. De nombreux concessionnaires qui ont avancé le montant de cette subvention à leurs clients lancent une action en justice.
Il faut croire que la transition écologique fait un paquet d’adeptes. Fin novembre, les derniers relevés nous apprenaient que 245 000 dossiers de prime à la conversion avaient été déposés en 2018, soit autant de véhicules polluants mis au rebut au profit de nouvelles voitures au fonctionnement plus écologique.
Sauf que, maxi-couac, le gouvernement n’avait pas imaginé un tel engouement. A vrai dire, du côté de Bercy et des Transports, on tablait plutôt sur 100 000 conversions par an. Du coup, de nombreux concessionnaires ayant avancé la prime pour faciliter les ventes se retrouvent aujourd’hui avec des impayés de l’État.
70 000 dossiers en attente sur les bras.
L’Agence des services et paiement (ASP), normalement tenue de rembourser le mois suivant l’achat, aurait ainsi plus de 70 000 dossiers en attente sur les bras. Certains concessionnaires se retrouvent avec des impayés se montant parfois à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Excédés, et bien décidés à voir la couleur de leur argent, certains se tournent désormais vers la justice. Autant dire que les mesures promises, puis annulées, puis rétablies par le gouvernement de doubler la prime l’an prochain, risquent de poser un sacré casse-tête à l’Etat pour trouver les fonds nécessaires. L’expression « Rends l’argent » a encore de beaux jours devant elle.