
La Première ministre estime désormais que ce n’est pas une bonne idée. Une affirmation qui ne change pas grand-chose, mais qui soulage un peu.
Fausse bonne idée. Alors qu’une dizaine de personnalités a publié une tribune pour encourager à lever le pied sur autoroute (et ainsi réduire la consommation de carburant fossile) et que les sondages se multiplient pour montrer que les Français sont prêts à ce changement en faveur de la sobriété, le gouvernement semble avoir pris acte… dans la direction opposée.
La Première ministre, a en effet donné son avis sur ce sujet lors d’une interview : « je pense qu’imposer une telle mesure aux Français n’est pas la bonne solution » a déclaré Élisabeth Borne avant d’ajouter qu’ « on ne peut pas fonctionner à coups d’interdictions ». Nous voilà donc fixés.
Pour Élisabeth Borne (@Elisabeth_Borne), "imposer aux Français" les 110 km/h "n'est pas la bonne voie"#BFMTV2050 pic.twitter.com/6jnG8uILLI
— BFMTV (@BFMTV) November 14, 2022
Une stratégie difficile à suivre. Celle qui se disait « personnellement favorable à l’abaissement de la limitation de vitesse maximale de 130 km/h à 110 km/h en France » lorsqu’elle était ministre des Transports ne l’est donc plus. Un retournement d’autant plus surprenant que qu’il a récemment été rendu obligatoire pour les fonctionnaires de rouler à 110 km/h. Aujourd’hui, la Première ministre trouve plus « important d’informer sur les économies qu’on peut faire en roulant moins vite, sur l’intérêt que ça peut présenter pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
Merci @Challenges d'avoir relayé notre point de vue ! 🙂👍https://t.co/PmiAD07vo3
— 40 millions d'automobilistes (@40MA) November 15, 2022
Ne pas “embêter” les Français. Une phrase prononcée hier éclaire ce virage. « Il y a des Français qui ont besoin de se déplacer sur les autoroutes avec des contraintes de temps. » En dehors d’enfoncer des portes ouvertes, cette affirmation rappelle celle du président Macron déclarant, à l’été 2021, à propos du contrôle technique des deux-roues que ce n’était « pas le moment d’embêter davantage les Français ». Et pour cause : réduire la vitesse sur autoroute entraînera une hausse des PV.
La Ligue de Défense des Conducteurs a d’ailleurs alerté contre « l’abaissement pour tous de la vitesse sur autoroute », estimant que celui-ci ne ferait baisser qu’« 1,2 % des émissions de CO2 en France, soit… 0,01 % des émissions mondiales de CO2 » (alors que la tribune suscitée évoquait une réduction de 20 % des émissions du transport). Une grogne partagée par beaucoup et, il y a fort à parier que le gouvernement ne souhaite pas revoir cet hiver les ronds-points se chauffer aux feux de palettes des Gilets jaunes.