
L’entreprise américaine spécialisée dans la robotique Boston Dynamics teste depuis plusieurs années son robot phare, baptisé Spot, pour montrer à quel point il pourrait devenir indispensable dans les années à venir. Une innovation aussi intéressante qu'inquiétante.
Récemment, c’est une drôle de bête que certains habitants de Singapour ont pu voir en se baladant dans le parc. Jusqu’au 22 mai, Spot, un chien-robot jaune à quatre pattes, patrouille dans la ville d’Asie pour faire respecter la distanciation physique. Piloté par un agent situé non loin, et muni d’une caméra, le petit robot se déplace et va à la rencontre de ceux un peu trop proche à son goût pour « leur aboyer dessus » en leur délivrant un message audio de prévention. Si la vidéo a amusé les internautes, surpris de voir Spot en action, la société Boston Dynamics n’en est pas à son premier coup d’essai. Elle développe son robot depuis plusieurs années. Si les premières utilisations étaient réservées à la recherche et à l’armée, Spot est désormais disponible à la vente pour les entreprises.
https://twitter.com/AsiaNews_FR/status/1259170298819035136
https://twitter.com/AsieHistoire/status/1259147131388076033
Passe-partout. Le spot de présentation pour ce robot (vous l’avez ?) montre de quoi il est capable : une autonomie de 90 minutes, des batteries amovibles faciles à changer, une capacité à transporter sur son dos 14 kilos de charges, et un déplacement autonome quasiment parfait (monter des escaliers, éviter des obstacles, ouvrir une porte, etc.). Sur le papier, Spot est là pour faire un travail de fourmi et fournir de l’aide dans plusieurs situations : sur un chantier ou sur une plateforme pétrolière par exemple. Le robot résiste aussi aux températures extrêmes et est certifié IP54, c’est-à-dire qu’il résiste à la pluie et à la poussière.
À vos côtés. La plus grande qualité de Spot, c’est sa capacité d’adaptation. On a notamment pu le voir, dans cette vidéo, tirer un attelage comme si de rien n’était (après quelques modifications, certes). Mais depuis la crise du COVID-19, Spot s’est trouvé une nouvelle occupation : aider le personnel soignant et la police. À l’hôpital Brigham and Women’s de Boston, le robot a permis de faciliter les échanges entre les médecins et les patients via une tablette fixée sur lui pour éviter la propagation du virus. Son rôle était d’aller voir les patients suspectés d’avoir le virus pour épauler les soignants qui n’avaient plus besoin d’être au contact des éventuels malades. À Singapour, comme mentionné ci-dessus, Spot veille au grain dans un parc de la ville. Quitte à s’attirer les foudres des habitants, inquiets à l’idée de leur liberté de mouvement, fondamental.
Comme son utilisation est donc multiple (il peut aussi aider à désinfecter les rues et les transports par exemple, se faufiler dans des endroits difficiles d’accès ou se déplacer dans des zones à risques pour les humains), nul doute qu’à l’avenir Spot nous aidera à repenser la manière dont on travaille et dont on se déplace. Et s’il vous embête, vous pourrez toujours tenter de lui envoyer un bâton de bois.