« C’est un petit vol pour Volta, mais un grand vol pour l’humanité », voilà comment les ingénieurs auraient pu qualifier l’essai public du 19 octobre 2016 à Issy-les-Moulineaux. Ce jour-là, en présence de la ministre de l’Environnement et de l’Énergie, ce petit hélicoptère français 100% électrique n’a volé que quelques minutes, mais il a réalisé une vraie prouesse. Car ce bref essai réussi concluait un ensemble de tests qui laisse présager de beaux jours pour ce prototype.

Développé à Toulouse par l’École nationale de l’aviation civile (ENAC) et la société Aquinea dont c’est le principal projet, le monoplace Volta pourrait bien changer le regard porté sur ces petits engins et donc leur usage en ville. Ne serait-ce que parce qu’il bénéficie de panneaux photovoltaïques qui améliorent son autonomie, réduisent sa consommation et le rendent plus léger.

L’ambulance de demain. En effet, si les hélicoptères sont encore indispensables dans les interventions de sauvetage, ils sont aussi réputés pour être des sources de pollution environnementale et… sonore. Aujourd’hui en mesure de voler un quart d’heure à 150km/h grâce à ses 150kg de batteries au lithium embarquées, Volta constitue une véritable rupture technologique : plus léger, moins de vibration, donc moins bruyant.

Toujours plus haut ! Cette version de l’hélicoptère électrique ne sera pas commercialisée en l’état, mais Philippe Antoine, le concepteur, voit dans son bébé un premier stade vers un hélicoptère biplace destiné aux loisirs et écoles de pilotage. Avec son équipe, ils travaillent déjà avec ardeur sur Volta 2 qui devrait doubler ses performances et arriver sur le marché en 2018. L’aviation représentant plus de 2% des émissions mondiales de CO2, ces pionniers ouvrent surtout la voie à la révolution totale dans l’aéronautique. Un pas supplémentaire pour maintenir le réchauffement climatique en dessous des deux degrés !