
Clap de fin pour la voiture thermique ? Pour la commission européenne, le film semble effectivement presque fini et l'on connaît déjà la date de fin : 2035.
Fin de vie programmée. Depuis 2 ans déjà, au moins, le grand public était au courant : la voiture électrique sera la norme en France à l’horizon 2040, puisque c’est la date officielle de la fin de commercialisation des modèles thermiques (à essence donc) communiquée par le gouvernement, via Elisabeth Borne, alors Ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais deux ans plus tard, surprise, on apprend que pour une fois, l’Europe souhaite aller plus vite vers ladite transition électrique.
Nous venons d’inscrire dans le projet de #LoiMobilités l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 avec :
➡️ -37,5% d’émissions de CO2 d’ici 2030.
➡️ La fin des ventes de véhicules à énergie fossile d’ici 2040.
✅ Le cap du #PlanClimat gravé dans la loi, une étape historique. 🌍 pic.twitter.com/ypptjSyrSt— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) May 17, 2019
Préparer les esprits. C’est lors d’une audition devant des députés que Pascal Canfin, Président de la commission environnement du Parlement européen, a éventé ce qui pourrait s’avérer être une nouvelle bombe, à la fois pour les constructeurs et le grand public : programmer la mort du thermique neuf pour 2035, dans toute l’Union européenne, via un jeu de lois sur la taxation du carbone, réunies dans un “green deal” transfrontalier.
En juin de cette année, la Commission européenne proposera une révision de la règlementation CO2 pour les ventes de véhicules. Ce texte devrait aboutir à l’interdiction de fait de la vente de véhicules thermiques à partir de 2035, a dit Pascal Canfin, Président de la commission environnement du Parlement européen, lors d’une audition devant les députés français. Pas moins de 50 lois européennes sont en cours de révision pour les mettre en accord avec le Green Deal. “Très peu de gens ont conscience de l’importance des changements en cours, et qui seront actés au long des 18 prochains mois. Nous sommes en train de déployer un changement qui n’a jamais été réalisé nulle part dans le monde“. Les propos de Canfin, à retrouver en intégralité dans la vidéo ci-dessous, témoignent d’un raz de marée à venir pour l’hybride et surtout l’électrique.
Aller plus vite que la France. 2040, c’est une date butoir à la fois loin et proche. Et c’est cinq ans plus tôt que la date fixée par le gouvernement français. Cette modification du calendrier ne sort pourtant pas de la cuisse de Jupiter, puisqu’elle fait suite à une décision de l’Europe des 27, en décembre dernier, de revoir l’ambition à la hausse sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De – 40% prévu pour 2030 (par rapport au niveau de 1990), l’Europe viserait désormais -60%.
Pour y arriver, de façon assez subtile, le Parlement souhaiterait contraindre le thermique dans un étau législatif (et punitif) tel qu’il serait impossible pour un constructeur d’espérer passer sous les fourches Caudines : “la proposition de la Commission consistera à ce que, en 2035, il ne soit plus possible de commercialiser d’autres véhicules que les véhicules électriques, explique Pascal Canfin, parce que le standard de CO2 sera tellement strict que, en l’état actuel des technologies et des anticipations sur les technologies thermiques essence et diesel, les motorisations ne pourront pas être conformes avec le nouveau standard“.
Nous voilà donc tous prévenus. Et bonne ou mauvaise, selon le point de vue duquel on se place, au moins une chose est sûre : contre le réchauffement climatique, on ne pourra pas dire que les décideurs de Bruxelles seront restés inactifs.