
C’est en tout cas le chiffre avancé par l'Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) pour atteindre les objectifs en terme de réduction des émissions de CO2.
45% de voitures électriques en 2030. D’après l’IFRI (l’Institut français des relations internationales), à l’horizon 2030, la part de marché des véhicules électriques en Europe devrait se situer autour de 35 – 45%. Pour comparer, lors des six premiers mois de 2021, il s’était vendu 483 000 voitures électriques en Europe, soit 8,2 % du marché. Une croissance annoncée qui doit s’accompagner d’efforts au niveau des infrastructures, et notamment du nombre de bornes publiques disponibles pour les conducteurs.
Le courant passe mal. C’est justement sur ce point précis qu’une étude menée par le cabinet McKinsey pour l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) met le doigt. Et le constat est simple : si aujourd’hui environ 2000 bornes sont installées chaque semaine à travers l’Europe, il faudrait que ce chiffre soit sept fois supérieur — 14 000 bornes par semaine — pour atteindre les objectifs fixés par la Commission européenne concernant la réduction des émissions de CO2. En effet, pour le cabinet McKinsey, « il faudrait jusqu’à 6,8 millions de points de recharge publics dans l’UE d’ici à 2030 » afin d’être en accord avec le projet Fit For 55, un plan européen adopté en 2021 visant à réduire de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030.
#eMobility: 14,000 public #charging points 🔌 should be installed weekly across EU, new analysis shows
💬 "6.8 million #chargers required across 🇪🇺 by 2030 to reach 55% #CO2 reduction for #cars."
PRESS RELEASE: https://t.co/q76pO8qZAe#RoadToCarbonNeutrality #AFIR #FitFor55 pic.twitter.com/C9TATOX2J6
— ACEA (@ACEA_auto) March 28, 2022
75% des bornes européennes réparties dans 4 pays seulement. En novembre 2021, l’ACEA avait déjà alerté les institutions européennes sur ce même sujet, et notamment à propos du nombre de recharges rapides disponibles à travers le vieux continent. Selon eux, seulement 25 000 points de charge publics rapides étaient disponibles pour les conducteurs sur les 225 000 bornes publiques. Si l’ACEA insiste sur ce point crucial, c’est aussi parce que le parlement et le conseil européen travaillent en ce moment sur un nouveau projet de règlement concernant les carburants alternatifs (AFIR). Elle estime qu’il faudra, dans le cadre de ce projet, renforcer l’installation des infrastructures de recharge dans chaque pays membre d’ici à 2030. Car oui, 75% des bornes sont divisées entre quatre pays (la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni).
De son côté, la France est encore loin de son plan “100 000 bornes”. En février 2022, le parc français comptait 55 515 bornes ouvertes au public. A date, le pays est donc à la moitié seulement de son objectif initial.
A fin février 2022, la France comptait 55 515 points de #recharge ouverts au public, soit + 53 % en un an. 🔌
"Nous observons une bonne cadence dans l’installation de points de recharge rapide" – @CecileGoubet, Déléguée Générale de l'Avere-France. 👇https://t.co/7Fqx26lv1h
— Avere-France ⚡️ (@AvereFrance) March 7, 2022