
L’Europe réclame ce décret depuis 2014. Pour le contourner, le ministère crée une subvention pour les motards et de nouveaux radars.
C’était la petite phrase de l’été, et elle venait du décret soumettant les propriétaires de deux-roues motorisés au contrôle technique balayé de la main par le président de la République qui trouvait que « ce n’était pas le moment d’embêter les Français ». Finalement, plutôt que d’appliquer ce décret en 2023, le gouvernement a proposé d’autres mesures pour résoudre « les enjeux de sécurité routière, de lutte contre la pollution et le bruit » que génèrent motos et scooters.
Une prime à la conversion pouvant atteindre 6 000 euros parmi les mesures alternatives au contrôle technique des deux-roues https://t.co/OC5OTe8JBq
— Le Monde (@lemondefr) November 24, 2021
6000€ cash. Présentées le 24 novembre par le ministre délégué aux transports, ces mesures incluent en particulier une prime à la conversion « pour l’achat de deux-roues électriques ou très peu polluants », ce qui inclut donc des motorisations thermiques neuves, jugées plus propres. Mise en place en 2022, la prime ne nécessitera aucune condition de revenu et pourra atteindre 6000 €, bien que les modalités n’aient pas encore été définies.
Pour lutter contre les nuisances des scooters, le ministre ajoute que des radars anti-bruits seront déployés – mais dans un but pédagogique – en parallèle du maintien des sanctions « pour les pots d’échappement non homologués ou trafiqués ». Enfin, le gouvernement va renforcer sa communication sur l’importance du port des gants et sur les dangers des angles morts afin que les automobilistes soient plus vigilants.
Choisis ta selle. Des mesures rapidement jugées insuffisantes et “scandaleuses” par le collectif Ras-Le-Scoot parce qu’elles vont “subventionner massivement l’achat de véhicules thermiques” en faisant fi de la transition énergétique en cours. Mais on pourra surtout trouver injuste cette prime dont le montant maximal dépasse celle des voitures (plafonnée à 5000 € désormais) et allant à l’encontre de la subvention pour acheter un vélo électrique alors que les citadins qui se tournent vers les scooters font des trajets de 6 kilomètres en moyenne. Une logique du deux poids deux mesures qui fait que cette annonce ressemble plus à du clientélisme pré-électoral qu’à une véritable politique de transition en matière de mobilité.
Ras Le Scoot dénonce la tentative du ministre des transports d’échapper à l’obligation de contrôle technique des 2RM et pointe l’insuffisance, sinon l’absurdité, des mesures annoncées.
— Ras Le Scoot (@RasLeScoot) November 27, 2021