
Dès le 1er janvier 2023, les propriétaires d'automobiles pourront se tourner vers des équipementiers dits "non officiels" pour changer plusieurs pièces cruciales. Une sacrée avancée rendue possible par le Conseil constitutionnel avec, à la clef, de substantielles économies pour les particuliers.
“La libéralisation des pièces captives“. C’était l’une des propositions méconnues de la Convention citoyenne pour le climat, elle est désormais actée. À compter du 1er janvier 2023, la commercialisation des pièces détachées dites “visibles” sera ouverte à la concurrence. Jusque là, il était obligatoire de passer par le constructeur du véhicule, sans qu’aucune concurrence de prix ne soit possible. C’était, pour comparer, comme tenter de prendre le train autrement qu’en passant par la SNCF. Le fait de ne plus avoir à passer directement par la centrale de distribution du constructeur devrait ainsi permettre aux particuliers de payer moins cher, et c’est évidemment une bonne nouvelle.
L’Autorité se félicite de l'adoption, dans la loi Climat et résilience, de l’ouverture partielle à la #concurrence de la vente des pièces détachées automobiles visibles (ailes, capots, pare-chocs, pare-brise, feux, rétroviseurs). https://t.co/PsmoVHvy9J pic.twitter.com/8B4FUWONrP
— Autorité de la Concurrence (@Adlc_) August 25, 2021
Quelles pièces sont concernées ? La libéralisation du marché des pièces englobe, comme on dit, tout ce qui est visible. Soit les vitres, le pare-brise, les rétroviseurs, les feux, les ailes, etc. Ces pièces étaient jusque là protégées par le principe du droit d’auteur (propriété des constructeurs, donc). Pour les équipementiers ayant construit la pièce d’origine, il sera désormais possible de commercialiser lesdites pièces directement, entrant ainsi en concurrence directe avec les constructeurs ; ce qui devrait entrainer une baisse générale des prix à la caisse. La FEDA (Fédération des syndicats de la distribution automobile) évoque à ce titre une hausse inquiétante de +11% en trois ans. Dernier point important, la durée de propriété intellectuelle sur les pièces détachées est ramenée de 25 à 10 ans, après quoi tous les équipementiers pourront produire et commercialiser les pièces de rechange.
De sacrées avancées pour le consommateur, et saluées par l’Autorité de la concurrence qui milite depuis dix ans déjà pour une telle mesure, en arguant du fait que “la levée progressive et maîtrisée du monopole détenu de fait par les constructeurs sur les pièces détachées visibles conduirait à une baisse des prix de ces pièces tout en assurant un fonctionnement plus efficace du secteur“. Promulguée le 24 aout dernier, cette loi pour l’ouverture à la concurrence fera du bien au budget des ménages. Quant à savoir si elle permettra de lutter contre le dérèglement climatique, c’est une autre paire de manche.