
En une quinzaine d’années, les ventes de carburant pourraient chuter de plus de 30% et créer à terme des zones blanches sur le territoire.
Plus d’électrique = moins de stations essence. Entre les politiques de décarbonisation des transports et l’électrification massive du parc automobile – rappelons qu’on ne pourra plus acheter de voitures thermiques en France à partir de 2040 – les ventes de carburant sont amenées à se tarir progressivement. Une chute dont les victimes collatérales sont naturellement les stations-service.
La France s’est fixée pour objectif d’arrêter de vendre des véhicules thermiques en 2040. Les stations-service risquent de souffrir bien avant cette échéance. Eclairage d’après l’étude @colombus via The World News #MobiliteElectrique #transitionenergetique https://t.co/xDvkopustD pic.twitter.com/hFetNho14O
— Colombus Consulting (@colombus) October 14, 2020
Zones blanches pour l’or noir. C’est le cœur de l’étude que vient de publier le cabinet Colombus Consulting. Cherchant à mesurer l’impact de la mobilité électrique sur les stations-service, cette analyse estime que les profits de ces dernières baisseront d’un tiers d’ici 2035 jusqu’à devenir négatifs à l’horizon 2050. Conséquence de ce phénomène : une accélération de la disparition des stations en zones rurales.
Déjà fragilisées par le faible volume de leurs ventes en carburant, ces établissements pourraient être les premiers à pâtir de ce basculement vers la mobilité électrique – puisqu’avec l’électrique, la recharge se fait d’abord chez soi ou sur le parking de son lieu de travail et plus accessoirement sur des bornes d’appoint au supermarché. À terme, cette tendance pourrait aboutir à la création de zones blanches pour la distribution de carburant.
Transformer l’offre. Cela dit, selon cette prévision, toutes les stations ne sont pas logées à la même enseigne et celles situées sur l’autoroute devraient mieux s’en sortir. À proximité de voies où les véhicules circulent à 130 km/h, les besoins en ravitaillement sont logiquement supérieurs. Colombus Consulting conseille donc à ces établissements de s’équiper rapidement en bornes de recharge et de multiplier les offres comme les chargeurs ultrarapides, service premium plus onéreux, en complément de bornes plus lentes à tarif réduit qui serviraient de produit d’appel.
Pour les autres, moins bien loties, comment survivre à l’électrique ? Le cabinet offre quelques pistes et suggère que celles installées en zone urbaine multiplient les services (comme l’autopartage) et les sources d’énergie (l’hydrogène), tandis que celles à la campagne devraient réduire leur capacité à une ou deux pompes et confier leur gestion aux collectivités locales.