
Ce qui est interdit dans le pays ne l’est pas forcément en mer. Une association de soignant veut emmener les patientes là où la loi ne peut les empêcher d’obtenir les soins dont elles ont besoin.
« Nous devons développer des alternatives et faire preuve de compréhension et de créativité » a déclaré à Associated Press Meg Autry, professeure à l’Université de Californie de San Francisco en gynécologie obstétricienne. Face au tollé provoqué par l’abrogation du droit à l’avortement par la Cour suprême des États-Unis, cette docteure en médecine a pris position en proposant un projet pour contourner les règles fédérales : créer une clinique gynécologique sur un bateau car les lois des états ne s’appliquent pas en mer.
Bay Area OBGYN & UCSF professor Dr. Meg Autry is launching plans to offer abortions via a ship off the Gulf of Mexico to Southern states like Texas where abortions are banned or limited. She tells @janellewang services would be little to no cost to patients @nbcbayarea pic.twitter.com/4BAgwCMTg1
— Alyssa Goard (@AlyssaMGoard) July 9, 2022
Plus près, plus sûr. Treize états ont déjà voté des lois revenant sur cette liberté des femmes à disposer de leur corps, dont l’Alabama, la Louisiane et le Texas. C’est pourquoi le Dr Autry estime qu’un bateau installé dans le Golfe du Mexique pourrait accueillir bien facilement « les résidents des états contraignants », pour leur éviter d’avoir à traversé plusieurs états pour trouver une clinique dédiée, ce qui est long et coûteux.
Meg Autry suggère de choisir un navire doté d’un héliport, pour traiter les urgences, même si la clinique se chargerait majoritairement de consultations, prescriptions contraceptives et d’avortements dans les cas de grosses inférieurs à 14 semaines. Il proposera aussi des dépistages au VIH et MST ainsi que des vaccins si demandés. Le tout gratuitement, intégralement.
L’avortement clandestin tue. La docteure a participé au lancement de PRROWESS, une association pour protéger les droits de reproduction des femmes, et qui va procéder à des collectes de fonds nécessaires pour acquérir le navire, estimé autour de 20 millions de dollars (autant en euros). Celui-ci imitera les navire-hôpitaux militaires et emploiera des médecins certifiés en toute légalité ; l’association promettant par ailleurs qu’il « sera inspecté par les gardes-côtes ». Simplement, il prendra la mer pour opérer afin que les soignants ne puissent pas être poursuivis légalement par la suite.
Pour résumer son action, le Dr Autry conclue : « il est internationalement reconnu que, quand l’accès à l’avortement est limité ou interdit, des patientes meurent. » L’association espère que la générosité et les lois fédérales permettront de garantir des conditions de soin que les avortements clandestins n’offrent pas…
Photo de Une non contractuelle : Navire Hopital USNS COMFORT