600 modèles volants déjà dans les tuyaux. Même dans l’éventualité d’un rapide développement, les taxis volants ne seront pas les trottinettes de demain. Pour comprendre : ce nouveau mode de déplacement sera dans un premier temps réservé à une clientèle aisée désireuse de gagner du temps sur ses trajets. Mais d’ici 10 ans — en considérant que les réglementations autorisent ces engins à voler — le cabinet Deloitte estime qu’ils feront partie de notre vie. Et encore mieux : qu’ils ne seront pas plus chers qu’un service de taxis de luxe.

Dans l’étude « Advanced Air Mobility, Disrupting the Future of Mobility », Deloitte part du principe que les taxis volants sont en plein boom. Il y aurait environ 600 modèles de eVTOL (electric vertical take-off and landing) en cours de fabrication dans plus de 350 entreprises à travers le monde et les investissements dans le secteur ont dépassé en l’espace d’un an tous ceux réalisés sur les dix dernières années — 5,8 billions de dollars en 2021 contre 4,5 billions entre 2010 et 2020. Les signes d’un engouement grandissant et d’une réelle alternative pour le futur de la mobilité ? Deloitte dit oui : « Un prix plus bas par siège au fil du temps créerait probablement plus de demande, car la volonté des usagers à payer pour un transport plus rapide devrait être l’un des principaux facteurs d’adoption de la mobilité aérienne. Au fur et à mesure que la demande augmente, des volumes de production plus élevés pourraient entraîner des économies d’échelle », écrit la firme dans son rapport. En d’autres termes, les prix devraient baisser car si la demande est grandissante, il faut logiquement plus d’acteurs pour la satisfaire.

Deloitte's "Advanced Air Mobility, Disrupting the Future of Mobility" looks ahead 10 years to when air taxis will be common over city skies. https://t.co/NjIrfOtlrr

— RobbReport (@RobbReport) June 11, 2022

Un gain de temps. Deloitte prend l’exemple d’un trajet moyen de 40 kilomètres aux États-Unis entre 2025 et 2030. Selon ses estimations, elle considère qu’un taxi standard reviendrait à environ 55 dollars (52 euros), un taxi « premium » serait à 104 dollars (95 euros) et un taxi volant à 75 dollars (71 euros). « La mobilité aérienne avancée (AAM) pourrait présenter une alternative au marché des taxis haut de gamme pour certains trajets en raison de la volonté des passagers de payer pour obtenir un gain de temps, écrit l’étude. Le covoiturage aérien est capable de concurrencer à la fois les taxis standard et les taxis haut de gamme, car le prix prévu est presque égal ».

En ville, et même en prenant en compte le temps pour se rendre à un aéroport spécial (par exemple le toit d’un immeuble), l’embarquement, le check-out, etc, un trajet de 40 kilomètres par les airs serait deux fois plus rapide que par la route. Deloitte estime qu’avec un taxi volant, l’opération prendrait 29 minutes, contre 74 minutes en voiture.

À terme, sur certains axes, les taxis aériens pourront même devenir plus rentables. Deloitte prend l’exemple d’un trajet depuis l’aéroport international John F. Kennedy jusqu’à New York. Il coûte en moyenne aujourd’hui 63 dollars (60 euros) en taxi standard et sera à 60 dollars (57 euros) en 2025 en taxi volant. Un prix qui pourrait même baisser pour atteindre 55 dollars (52 euros) en 2030. Le temps de trajet ? 15 minutes montre en main contre en moyenne 44 minutes en voiture.

Pour les auteurs de l’étude, « le besoin croissant des villes pour de nouvelles options de mobilité en raison à la congestion et des défis environnementaux […] pourrait accélérer l’utilisation des avions eVTOL. » Ces taxis devraient à l’avenir faire partie des applications de MaaS — un service qui permet de planifier, de réserver et de payer de nombreux moyens de transport sur une même plateforme numérique — afin de faciliter les options de mobilité. L’ouverture du premier aéroport dédié aux taxis volants en Grande-Bretagne et l’ambition de la RATP d’avoir un service de transport aérien urbain pour les Jeux olympiques de 2024 prouvent que le décollage est bien imminent.

Pour lire l’étude complète, c’est par ici.