
Ne plus dire "rouler comme un cochon", mais "polluer comme un sanglier". C'est l'étonnante conclusion de recherches très sérieuses dirigées par les universités du Queensland et de Canterbury.
La chasse aux coupables. Dans la lutte menée actuellement contre le réchauffement climatique, il y a des informations que le grand public ne s’attendait pas à lire. Alors que toutes les études scientifiques pointent la responsabilité (avérée) de l’homme quant aux rejets de Co2, devenus incontrôlables, on apprend aujourd’hui qu’un nouvel ennemi poilu vient se rajouter sur la liste des pollueurs en puissance : le sanglier. Selon l’étude publiée le 20 juillet par l’université du Queensland, en Australie, les mammifères forestiers, à l’échelle planétaire, pollueraient autant que 1,1 million de voitures. Comment en est-on arrivé à cette conclusion ?
Feral hogs have outsized climate impact 'greater than a million cars' https://t.co/G5fLh8B00U
— CNET (@CNET) July 23, 2021
Le bon groin. Toutes les politiques gouvernementales, et récemment l’Europe avec l’interdiction des véhicules thermiques dès 2035, pointent la nécessité de réduire les émissions de Co2 dues aux véhicules. Une nécessité que plus personne ne discute, mais qui cache cela dit d’autres facteurs contribuant au réchauffement. Et sur ce point, les sangliers ne sont visiblement pas blancs comme neige : “les sangliers sont comme des tracteurs qui labourent les champs, retournent le sol pour trouver de la nourriture” explique le Dr O’Bryan. Conséquence de quoi, et à force de remuer le sol, les cochons sauvages libèrent un Co2 enfoui sous la terre, 3 fois plus présent que dans l’atmosphère. Un drame écologique semblable à la fonte du permafrost, en Sibérie ? N’allons pas si vite en besogne. Mais les chiffres sont effarants : tous les ans, les sangliers contribueraient à l’émission de 4,9 millions de tonnes de Co2, dit l’étude.
L’effet papillon. La raison de ce boom explosif, pour le coup, est causé par l’homme. Tout au long des années 80, les sangliers ont proliféré librement, encouragés en cela par les chasseurs souhaitant animer leurs dimanches, fusil en main. Dans l’intervalle, le nombre de ces mêmes chasseurs a diminué de 30 % en 30 ans, entraînant ainsi une sur-prolifération de l’animal, augmentant d’autant sa capacité à fouiner partout. “Si cette espèce envahissante se développe dans des zones où le sol est très riche en carbone, explique l’étude, fataliste, le risque d’augmentation des émissions va être exacerbé [dans les prochaines années, Ndr]“.
Ces chiffres sont malgré tout à relativiser : rien qu’en Île-de-France, on comptait, en 2019, 14,8 millions de déplacements quotidiens en voiture (source : le Parisien) et rien qu’en 2021, ce sont 3,5 millions de déplacements qui ont été réalisés derrière un volant. De quoi calmer les ardeurs de ceux qui souhaitaient en finir avec le sanglier pour sauver la planète.