
Les circonstances infernales imposent des mesures draconiennes. Comme les camions ne suffisaient plus, les pompiers se sont tournés vers les bateaux de la marine militaire pour évacuer les rescapés.
C’est l’un des pires incendies de l’histoire. En Australie, les conditions environnementales ont créé une sécheresse exceptionnelle qui a favorisé les départs de feu depuis quatre mois. Ces brasiers ont emporté avec eux 6 millions d’hectares de nature et des centaines de millions d’animaux selon l’université de Sydney. L’hécatombe va continuer puisque la nature vient à manquer aux espèces survivantes. Dans les villes et villages aussi, les pertes sont catastrophiques : 20 personnes ont déjà péri et d’autres ont disparu. Sans parler des animaux, puisqu’un milliard auraient été décimés à ce jour.
Au cœur de la fournaise, les hommes de la Country Fire Association (CFA) épuisent jusqu’à leurs dernières forces pour éteindre les feux et sauver leurs compatriotes. Un millier de logements ont été emportés par les flammes et, là où il est impossible de les contenir, il faut alors procéder à l’évacuation des résidents.
Sur injonction du gouvernement, 300 kilomètres de côtes ont dû être vidées, ce qui a créé des bouchons monstrueux pour rejoindre Sydney et Canberra. Mais à Mallacoota, au sud-est du pays, la situation fut plus complexe encore. Piégée par les feux, prendre la route n’était même pas une option pour les centaines d’habitants. C’est alors que les pompiers ont appelé à la rescousse la Royal Australian Navy.
La marine a amené le HMAS « Choules », un bâtiment militaire de transport de chalands. Celui-ci a accosté le 31 décembre au soir et les réfugiés ont pu être enregistrés et conduits par les pompiers sur des embarcations afin de les transférer sur le pont du navire plus habitué à recevoir des soldats que des touristes, des civils en maillot de bain et des animaux de compagnie.
Plus de 1000 rescapés ont ainsi pu être conduits vers un port sûr dans la banlieue de Melbourne.
L’armée a depuis dépêché d’autres bâtiments majeurs pour prêter main forte ou accueillir directement en mer les rescapés. Au large d’Eden par exemple, l’immense porte-hélicoptères HMAS “Adelaide” a meublé son pont avec des lits, une cantine, des espaces où téléphoner et se recharger, et une infirmerie précaire. Les chevaliers du feu eux s’épuisent encore et organisent des rotations pour récupérer un peu avant de retourner au combat. Pas surpris une minute que, face aux flammes, le salut soit venu par les eaux… océaniques.
Plus loin, plus au sud, la glace continue de fondre et les fumées n’arrangeront rien. Mais c’est une autre urgence.