
Des chercheurs australiens de l’institut royal de technologie de Melbourne ont développé un nouveau matériau, en mixant des masques broyés avec des gravats. L'écologie leur dit déjà merci.
Aujourd’hui, on peut (quasiment) tout recycler. Alors quand la Covid-19 a montré le bout de son nez, et que justement sur le sien, il a fallu se mettre à porter des masques, la question du recyclage s’est alors posée. Par exemple en France, l’entreprise Plaxtil située dans la Vienne ré-utilise les masques chirurgicaux pour en faire du plastique recyclé. À l’autre bout du monde, en Australie, une équipe de chercheurs a quant à elle publié, dans la revue spécialisée Science of The Total Environment, une étude béton qui pourrait donner une seconde vie à plus de 6,8 milliards de masques jetables utilisés quotidiennement.
Mélange solide. Le matériau inventé par les Australiens permettrait même de rendre les routes plus solides et robustes puisque les masques chirurgicaux contiennent du plastique, plus précisément du polypropylène, qui met 500 ans à se dégrader. S’il est une vraie plaie pour la nature, cette matière coriace est idéale pour construire des routes ultra-résistantes. Surtout qu’en le combinant avec des gravats, c’est-à-dire des débris de démolition concassés (de bâtiments, de voiries ou de trottoirs par exemple), les chercheurs ont remarqué que les fibres de polypropylène renforcent la dureté et la flexibilité du matériau. En résumé, les masques aident à rendre les routes plus durables qu’avec de l’asphalte traditionnel.
1 kilomètre = 3 millions de masques. D’après Jie Li, qui a mené avec d’autres chercheurs cette étude, leur matériau peut servir pour deux des quatre couches généralement nécessaires à la fabrication d’une route. Pour réaliser un kilomètre, trois millions de masques pourraient ainsi être utilisés, ce qui équivaut à 93 tonnes de déchets en moins qui finissent généralement enfouis, brûlés, exportés à l’étranger…ou dans les océans (1,5 milliards de masques en 2020 selon les estimations de l’ONG OceansAsia).
Maintenant que leur étude est en ligne, l’équipe de l’institut royal de technologie de Melbourne espère collaborer avec les élus locaux ou une entreprise pour tester l’efficacité et la robustesse de leur matériau en construisant une vraie route direction… le monde d’après.