
Selon une étude menée par l’Institut CSA, 54% des Français avaient une appréhension à l’idée de reprendre les transports en commun le 11 mai. Une inquiétude justifiée ?
L’inquiétude était compréhensible : comment faire respecter les distances de sécurité dans un bus, un tram ou un métro ? Interrogés par le l’institut CSA avant le déconfinement entre le 7 et le 11 mai, les Français étaient sceptiques à l’idée de retrouver les rames : 54% ont donc une appréhension tandis que 23% ne veulent carrément plus y mettre les pieds.
Pour se déplacer, la voiture (70%), le vélo (39%) et la marche à pied (49%) sont privilégiés afin d’éviter le contact avec les autres. L’une des raisons évoquées dans l’étude est la suivante : « 6 utilisateurs sur 10 jugent que la distanciation sociale dans les transports n’est pas tenable ».
Respect des règles. Pourtant, dans toute la France, les villes se sont organisées pour faire respecter les règles sanitaires (port du masque, désinfection, respect des distances, etc.) À Paris par exemple, des employés de la RATP contrôlent si vous avez bien un masque à l’entrée tandis que d’autres vérifient si vous avez votre attestation (si vous voyagez en heure de pointe). Des autocollants indiquent les sièges condamnés sur lesquels il est interdit de s’asseoir.
Selon l’étude du CSA, les personnes à Paris étaient plus angoissées (63%) que la moyenne nationale. « J’ai été surpris de voir que les usagers respectaient les règles, avoue Margot, 24 ans, qui prend la ligne 4 du métro parisien. C’est très calme, les gens s’assoient là où c’est possible mais c’est pas la cohue du tout. Maintenant, on va voir combien de temps ça dure. »
Relâchement. Visiblement, pas très longtemps : lors du week-end de l’Ascension, il y a eu un relâchement, notamment avec le port du masque, affirme IDF Mobilités. « Une baisse notable a été constatée au cours du pont de l’Ascension où seuls 70% et parfois 50% des usagers dans certaines zones et hors heures de pointe, portaient un masque », a déclaré Valérie Pécresse sur France 3.
Dans l’étude, 91% des individus interrogés avouaient justement que le port du masque était une mesure efficace « pour garantir la sécurité sanitaire ». Si l’on observe un relâchement sur cet aspect-là, les usagers seront toujours aussi réticents à l’idée de reprendre les transports. Pour Noémie, qui s’est déplacée en tram et en RER le week-end de l’Ascension, « il y avait plus de monde, surtout dans le tram, mais les règles étaient à peu près respectées. Pour éviter un maximum les transports, j’ai fait l’achat d’un vélo pour me déplacer. »
#TransportsIDF je dois mettre en garde les Franciliens, avant la 3e semaine de deconfinement, sur le relâchement du port du masque dans les transports en commun. Protégeons-nous pour protéger les autres! #TousResponsables pic.twitter.com/sSmJWcuADw
— Valérie Pécresse (@vpecresse) May 24, 2020
On pédale. Le retour à la normale n’est pas pour tout de suite. Selon l’étude, « deux tiers des utilisateurs pensent reprendre les transports en commun « comme avant » dans moins de trois mois », tandis que pour 4 utilisateurs des transports en commun sur 10, « les mesures sanitaires devront s’appliquer pendant 6 mois, une garantie indispensable pour retrouver la confiance des utilisateurs ». Les modes de transports alternatifs gagnent en puissance, notamment grâce à la création de pistes cyclables, d’une aide de 50 euros pour faire réparer son vélo et d’un coup de pouce de 20 millions d’euros de l’État.