
Le géant du transport maritime Maersk a annoncé qu'il prendra la mer en 2023.
Le commerce mondial repose sur leurs épaules : ces monstrueux navires qui relient l’Asie productrice à l’Europe et aux États-Unis consommateurs. un tarif bon marché, sauf sur le plan environnemental : en 2018, l’Organisation maritime internationale (l’OMI) accusait le fret d’être responsable de 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Surtout, c’était 8 % de plus que 5 ans plus tôt, et ce trafic n’a fait que croître…
On ne pourra pas accuser le transporteur danois Maersk de ne pas agir pour le climat : lui qui s’est débarrassé de sa filière pétrolière en 2017 (revendue à Total) a communiqué une baisse de ses émissions de 42% en 2020. Et maintenant il annonce la construction du premier porte-conteneur sans pétrole, entièrement propulsé au bio-méthanol.
Today is a pretty amazing day for the team here. We have accelerated our net zero strategy and committed to ONLY order carbon neutral ready ships from now, starting with a methanol vessel in 2023. So proud of the @maersk team!!! #ThisIsNotAMoonShot #Leadership https://t.co/ypMTcwTtSL
— Simon Bergulf ⚓️ (@Bergcube) February 17, 2021
Il fera 180 mètres de long et pourra emporter 2000 conteneurs, ce qui est à peu près la moitié de ses cargos habituels. Selon ses créateurs il pourra croiser 4000 miles nautiques sans polluer (7000 kilomètres environ, de quoi rallier la côte américaine depuis Le Havre). Le fruit de recherches rondement menées, puisqu’ils ont mis au point cette technologie avec 7 ans d’avance sur l’échéance fixée par l’OMI.
Le mastodonte du transport mondial (Maerk se partage les mers du globe avec trois autres sociétés seulement) travaille désormais à développer un méthanol produit sans polluer, car cette matière première est assez rare. Il finance aussi des recherches en carburants alternatifs, comme il l’a raconté à CNN, notamment à base d’ammoniac, un composé d’hydrogène et d’azote.
Il reste un défaut : pour le moment, seuls les plus petits navires de sa flotte pourront compter sur cette technologie. Mais comme modère son PDG, Søren Skou : « notre ambition d’opérer une flotte zéro carbone d’ici 2050 semblait hors d’atteinte quand nous l’avons annoncé en 2018. Aujourd’hui, elle apparaît comme une cible difficile mais atteignable ». Gageons que les Danois trouveront une solution avant que le flux de commandes ne baisse.