« La sobriété, c’est un concept simple : des économies choisies plutôt que des coupures subies. » Dans un édito, la Première ministre Élisabeth Borne résume les grandes lignes d’un nouveau plan de sobriété énergétique puisque le contexte (inflation, raréfaction du gaz, etc.) nous pousse à « revoir nos habitudes et à accélérer pour sortir, au plus vite, de la dépendance aux énergies carbonées ». Vous l’avez compris : « sobriété » est le nouveau mot sur toutes les lèvres. De la sobriété dans les bâtiments (chauffage à 19°C, réduire l’utilisation d’eau chaude, etc.), de la sobriété dans le sport (réduire les éclairages dans les événements sportifs), de la sobriété dans les collectivités publiques, etc. Mais aussi de la sobriété dans nos mobilités.

Dans le document présenté le 6 octobre, il est indiqué que les agents de l’État — à savoir les fonctionnaires civils de l’État et ses établissements publics administratifs — devront limiter leur vitesse à 110 km/h sur l’autoroute lors de « leurs trajets professionnels non urgents ». Le gouvernement évoque un gain de 20% de carburant économisé. Cette mesure ne s’applique que pour les fonctionnaires et n’est pas généralisée à l’ensemble de la population. Ce que regrette Yves Marginac, porte-parole de l’association négaWatt, au journal Le Monde : « L’État reconnaît par exemple que baisser sa vitesse sur la route est une bonne chose et demande aux fonctionnaires de faire preuve d’exemplarité. Cela aurait eu une chance de donner des résultats plus massifs avec une mesure réglementaire concernant l’ensemble de la population ». C’est dommage : 60% des Français seraient prêts à rouler à 110 km/h pour économiser du carburant.

La sobriété énergétique doit être une prise de conscience collective, avec un même objectif : réduire notre consommation d'énergie de 10% en 2 ans.

Nous avons tous nôtre rôle à jouer pour traverser cet hiver sans coupure et construire une société plus sobre et décarbonée. pic.twitter.com/PWt5WlzQ8w

— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) October 6, 2022

Exemplarité. Dans ce plan de sobriété énergétique, le gouvernement évoque aussi le covoiturage, en espérant favoriser cette pratique grâce à un bonus financier pour « tout nouveau covoitureur qui s’inscrit sur une plateforme ». Aussi, il est demandé aux agents de prendre le train plutôt que la voiture pour l’avion quand le trajet dure moins de quatre heures mais aussi d’opter pour les transports en commun au lieu de la voiture quand « cela est possible ». L’État s’engage également à promouvoir l’éco-conduite auprès de ses agents (ne pas pousser le régime moteur, rouler lentement lors des cinq premiers kilomètres, ne pas mettre la climatisation à fond, etc.).

Si ces recommandations et mesures s’appliquent pour les fonctionnaires, elles s’adressent directement et indirectement à tous les Français. « État, entreprises, collectivités, citoyens, nous devons tous y prendre part », écrit la Première ministre dans son édito. Selon le gouvernement, « le secteur des transports représente 32% de nos consommations finales d’énergie et 30% des émissions de gaz à effet de serre en France ». Et vous l’avez compris, pour faire baisser ces chiffres, le mot d’ordre c’est : la sobriété. Même si l’objectif des 10% de réduction de notre consommation nationale semble compliqué sans réelles mesures drastiques.

Pour lire le plan complet, c’est par ici.