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L’éditours de David Abiker : nu dans le TGV
LA NOUVELLE MOBILITE S'EXPLORE AVEC
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LA REDACTION |  12/06/2020 11:15
L'éditours de David Abiker : nu dans le TGV

Tous les mois sur Détours, l'inénarrable David Abiker nous invite à faire une pause avec ses "éditours" dont il a le secret, et où il est question de mobilité, de mouvements et même, un peu, de poésie. Cette semaine, une réflexion sur le retour à "l'anormal", quand on écoute vieux tube des années 90 en jouant à Jacques-a-dit dans un train vide.

La semaine dernière, j’ai enfin pu aller voir ma mère en Bretagne. J’ai donc pris le métro masqué avec mon chien. Sur le sol de mon wagon, un sticker circulaire indiquait la distance de sécurité. J’y ai fait asseoir le chien qui a joué le jeu. Cette distanciation physique dans les transports en commun ressemble à Jacques-a-dit, ce jeu de réflexe où il faut obéir vite et bien à Jacques, Pierre ou Paul, à condition qu’il ait dit :

Jacques-à-dit :”touche pas la barre métallique pleine de germes“,
Jacques-à-dit “t’assois pas sur les strapontins”,
Arrête de respirer…t’as perdu j’ai pas dit Jacques-a-dit !“…

À la gare, pas de Jacques, mais plein de gens. Masqués aussi.

Cette foule anonyme plus encore que d’habitude, c’est assez reposant. Puisque nous ne sommes plus personne, pas besoin de s’épier, de se regarder, de se jauger comme le font souvent les voyageurs. Ce qui compte c’est l’égalité. Et elle est presque parfaite puisque masqués, nous ressemblons à d’interchangeables Schtroumpfs. Disparition du moi dans une masse collective et uniforme. Je comprends mieux la séduction trompeuse des dictatures de masse et pas de masques. Être tous pareils c’est rigolo. Une majorité invisible !

Je monte dans mon train, personne ! Seul dans le TGV. Le contrôleur n’a même pas verbalisé mon chien qui voyage sans billet ni masque et s’éloigne.

Pas un chat, pas une annonce « boisson fraiche et encas » du barista, cet horripilant bavard dont les hurlements me réveillent habituellement. Le service bar est annulé. C’est la joie. J’enlève mes chaussures « pépouze », je déboutonne ma ceinture. Puis avisant que personne n’approche, je me mets en caleçon. Dans mes écouteurs, j’écoute ce tube des 90’s et me mets à danser entre les sièges puis sur les sièges. « This Is the Rythm Of The Night », de Corona…

Je tombe le masque, me mets à chanter doucement puis très fort « This Is the Rythm Of The Night! Oh yeaaaah ». Le chien jappe et aboie et le TGV passe devant des prés plein de vaches.  Je décide de me déshabiller intégralement, je veux pouvoir raconter ça un jour. Nu dans le TGV, la peau chauffée par les rayons ardents du soleil. Dans le TGV comme dans ma salle de bain. « This Is the Rythm Of The Niiiiiiiiiight, Oh yeaaaah ».

Soudain, sur mon épaule, je sens un tapotement. J’ouvre les yeux. Le TGV ne bouge plus. Suis à Quimper, le terminus. Le contrôleur masqué vient de me réveiller. J’ai raté l’arrêt de Vannes. Je reprends le train dans l’autre sens, bondé, en surréservation. Fini de dérailler.

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