
Imaginer le bâtiment le plus écoresponsable d’Angleterre ne fait pas peur à ces architectes. Leur solution combine une construction passive et un système de turbine sous-marine couvrant 100% des besoins énergétiques.
Oh my god. Chaque jour à l’ouest de Teddington, on peut voir des bateaux déposer leurs containers d’ordures sur les bords de la Tamise ou les récupérer pour les traîner jusqu’aux décharges à l’extérieur de Londres. Demain, ce spot seulement apprécié des mouettes sera un symbole de l’innovation qui caractérise notre époque. En effet, les cinq étages de la Thames Tidal School se dresseront sur ce quai, en pur exemple d’éco-architecture.
Imaginée par le cabinet Curl la Tourelle Head, la construction sera réalisée en matériaux naturels, locaux et renouvelables sans impacter l’environnement. À l’intérieur, différents capteurs permettront de contrôler la consommation carbone des occupants de l’école pour les inciter à réduire leur empreinte en direct. Mais là où l’école va faire des remous c’est en auto-produisant 100% de son électricité…
Les pieds sur Terre et les mains dans l’eau. Sur les plans de la future école, on voit qu’elle avancera sur le lit du fleuve. C’est pour mieux profiter de ses dessous… En effet, des turbines immergées sont prévues pour capter l’énergie marémotrice. Et ce n’est pas pour rien si ce site étroit et remuant a été proposé : « La puissance des marées est la plus forte [à cet endroit de la Tamise, ndlr] où le flux et reflux de l’eau peuvent atteindre une amplitude de près de 7 mètres », explique Wayne Head, l’une des trois têtes pensantes du cabinet. Actionnées quatre fois par jour, au moment des crues et des décrues, les turbines devraient pouvoir alimenter les consommations journalières de l’école.
Faible consommation, faible émissivité et autosuffisance électrique… L’école n’est pas encore construite qu’elle pourrait déjà prétendre au Passivhaus. Ce prestigieux label distingue les bâtiments dont les consommations énergétiques sont minimales (inférieurs à 15 kWh/m²/an pour ceux qui aiment tout mesurer) en incluant chauffages, climatisation, éclairage et eau chaude. En imaginant que ce dernier point motive chacun à ajuster sa consommation de thé, c’est gagné.