
L’idée de transformer certains boulevards en pistes cyclables est en train de faire son chemin auprès des municipalités.
Le confiné libéré. Un des sujets préférés du confinement est… le déconfinement. Forcément. Dans les agglomérations très denses, cette question de l’après s’accompagne inévitablement de celle de la mobilité. Comment massivement reprendre les transports en commun sans risques sanitaires ? Ou plus exactement : comment respecter les distances de sécurité dans une rame bondée ? Un casse-tête auquel un début de solution tente de répondre : installer des pistes cyclables provisoires.
Des autoroutes à pédales. En plus d’être non polluant et peu couteux, le vélo présente l’énorme avantage de permettre le respect de la distanciation sociale. Point bonus, sa pratique renforcerait l’appareil respiratoire. Naturellement, ici et là, comme à Montpellier ou Grenoble, commencent à germer des projets d’aménagements légers et réversibles de pistes cyclables.
En région parisienne, Pierre Serne, administrateur d’Île-de-France Mobilités et président du « Club des villes et territoires cyclables », a été chargé par la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, de « coordonner la mise en place de solutions de déplacement où le vélo serait le principal moyen de transport permettant la distanciation sociale ». Un projet qui trouve un écho plus localement à Paris, où le premier adjoint à la maire, Christophe Najdovski, planche aussi sur la possibilité de transformer temporairement des boulevards de la capitale en pistes cyclables. Ici, les tracés sont calquées sur les lignes de métro pour proposer une alternative crédible à ce dernier. Si l’idée semble fraiche, elle n’est pas née de la dernière pluie puisqu’elle flirte depuis un moment avec les candidats aux municipales sous le nom de Vélopolitain.
Vélo, I love you. À l’étranger, Berlin vient de doubler la largeur de ses pistes pour les adapter au trafic en augmentation. Plus épatant, Bogota a construit en une nuit 117 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires (avant d’en retirer une cinquantaine peu empruntées). Partout dans le monde, le confinement apparaît comme une occasion idéale de tester ce type de structures provisoires. Là-bas comme ici, les cyclistes et associations dédiées espèrent un succès et voir ces tracés et marquages pérennisés.
Ce premier coup de pédale entrainera-t-il le développement du vélo dans les grandes agglomérations ? Possible. Entre les mois de grèves qui ont remis les Français en selle et cette pandémie qui installe le vélo en parfait outil de distanciation sociale, cette année, la petite reine a reconquis son trône.