
En France, ils nous font souvent brûler d’impatience mais de l’autre côté de la frontière, les trains servent aussi à sauver des vies et lutter contre les feux de toutes sortes. On les appelle les « TES ».
La France a les TGV, la Suisse, les TES. Ils peuvent rouler à 100 km/h, pèsent 240 tonnes chacun et peuvent contenir en moyenne 60 personnes. « Ils », ce sont les TES, pour Train d’Extinction et de Sauvetage, soit 16 modèles répartis dans toute la Suisse et pouvant être démarrés à n’importe quel moment pour porter secours en cas de panne sur le rail, avaries ou incendies.
Gérés par le rail suisse, le CFF (pour Chemins de fer fédéraux suisses), ces « trains pompiers » peuvent presque résister à tout, comme par exemple traverser des tunnels en feu – et Dieu sait que la Suisse en compte beaucoup. Jusqu’à 9 personnes blessées peuvent être accueillies au bord d’un TES et le wagon d’extinction contient jusqu’à 48 000 litres d’eau. Rajoutez à cela des canons pouvant projeter jusqu’à 2400 litres d’eau et d’émulsifiant par minute, et ce jusqu’à 70 mètres de distance, et vous obtenez « la Ferrari du rail ». Soit un engin qui, à notre connaissance, n’a pas d’équivalent en France.
Le train qui ne fait jamais grève. Au total, ce sont 330 personnes réquisitionnées par la CFF pour assurer le bon fonctionnement des lignes, 24/24, de jour comme de nuit. Et c’est une bonne chose. Car la carte récemment publiée par l’Agence européenne pour l’environnement (voir ci-dessous) laisse entendre que les feux de forêts pourraient augmenter jusqu’à 30% d’ici à 2100. La Suisse, comme le centre de la France, serait aux avant-postes pour flamber plus vite que le reste de l’Europe. Avec tout ça, du côté de Genève, plus personne ne criera : « Y’a le feu au lac ! »