
Création d’un village avec des bornes de recharge dans toutes les maisons, volonté d’agrandir la flotte royale avec des véhicules électriques et une Aston Martin qui roule aux biocarburants : le nouveau roi d’Angleterre est un homme de son temps. Mais si ses convictions sont affichées, la réalité est plus décevante.
La reine est morte, vive le roi. A moins de vivre dans un bunker sans télévision, radio ou 4G, vous êtes au courant que la reine d’Angleterre est décédée le 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans. Son fils, Charles III, a été proclamé roi dans la foulée — son couronnement aura quant à lui lieu dans quelques mois. Mais saviez-vous que le nouveau roi est depuis peu impliqué dans la transition écologique ? En 2009, douze ans avant que l’Angleterre ne planifie une nouvelle loi pour l’installation de bornes de recharge dans chaque nouveau logement, Charles III avait déjà l’ambition de créer un éco-village en Écosse baptisé Knockroon.
Au total, 770 maisons devaient être construites sur une période de 15 ans, avec, dans chacune d’entre elles, une borne de recharge pour véhicules électriques. Le village serait aussi un lieu où les habitants pourront pratiquer l’autopartage. Sauf qu’en 2019, seulement 31 maisons étaient sorties de terre sur les 770 prévues. Au journal The Scotsman, un architecte, Alan Dunlop, avait décrit le projet ainsi : « C’est un curieux mélange de fausses maisons géorgiennes relativement chères parachutées dans un cadre bucolique. »
My @scotonsunday investigation into Prince Charles's "Scottish Poundbury" & flagship charity https://t.co/ALMT0FZnt7 pic.twitter.com/fOrlyhlzB8
— Martyn McLaughlin (@MartynMcL) September 11, 2016
Le king de l’électrique ? Charles est donc un homme avec des idées. Elles ne se concrétisent pas forcément. Mais elles ont le mérite d’exister, comme celle d’étoffer la flotte de véhicules de la famille royale avec des voitures électriques. En 2018, le prince Charles testait deux modèles électriques — une Tesla Model S et une Jaguar I-Pace — dans le but d’ajouter un ou plusieurs véhicules bas carbone dans son garage. Une borne avait même été installée à son ancien domicile (la Clarence House).
En septembre de la même année, comme l’écrit ITV, la Jaguar électrique avec une autonomie de 460 kilomètres faisait son entrée dans la flotte. Le premier véhicule de la famille royale, destiné à transporter l’ancien prince lors de ses déplacements à Londres uniquement. À noter que le père de Charles, le prince Philip, a conduit un van électrique de Bedford Lucas Electric en 1981. C’est donc une affaire de famille.
The Prince of Wales has arrived in Switzerland where HRH will attend the World Economic Forum.
The Prince travels from St Gallen to Davos, where the event is held, in a fully electric @Jaguar I-Pace. #wef20 pic.twitter.com/rSTWR76s1y
— Clarence House (@ClarenceHouse) January 22, 2020
Say cheese. Depuis qu’il a 21 ans, l’ancien prince détient une Aston Martin DB6 MK2 Volante. En 2008, il a indiqué à la presse que cet engin avait été modifié pour rouler au superéthanol E85 (15% essence et 85% bioéthanol). Le biocarburant utilisé dans ce mélange n’est pas produit avec des betteraves ou du blé, mais avec des « résidus de vin blanc anglais et du lactosérum issu du processus de fabrication du fromage », comme l’a précisé Charles dans une interview à la BBC. Les mêmes ingrédients, à peu de choses près, que pour une fondue savoyarde.
Maintenant qu’il est aux commandes, est-ce que le roi prendra des décisions plus poussées en faveur de l’électrique, comme par exemple remplacer toute la flotte de véhicules de la famille royale ? De toute manière, il faudra bien que ça se fasse un jour : la vente de voitures thermiques sera interdite à partir de 2030 en Grande-Bretagne.