
C’est un fait : les deux candidats au second tour ont des programmes opposés sur plusieurs points (retraites, l’Europe, l’immigration, etc.). Mais quid de la mobilité ?
La mobilité, grande perdante de l’élection. Entre la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat, la hausse des prix du carburant et la croissance des inégalités, la mobilité n’est pas une priorité. Pourtant, il s’agit d’un sujet quotidien qui concerne tous les Français, à la fois en lien avec l’environnement et la planète puisque les modes de transports et les énergies — notamment fossiles — sont parmi les responsables du réchauffement climatique.
D’ailleurs, dans son dernier rapport publié le 4 avril 2022, le GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indique que pour réduire les émissions de CO2, il faudrait « une réduction substantielle du recours aux énergies fossiles, une électrification massive, une meilleure efficacité énergétique et l’utilisation de carburants alternatifs, comme l’hydrogène. » Bon alors, sur la mobilité, que proposent les deux candidats ?
Pour le climat et la justice sociale, il faut engager dès maintenant une transition énergétique rapide vers plus de sobriété et un mix 100% renouvelables.
Plusieurs scénarii montrent que c’est possible n’en déplaise à certains responsables politiques ! https://t.co/9JUa08iQ89— Greenpeace France (@greenpeacefr) April 4, 2022
Un président électrique. Durant son premier quinquennat, Macron a notamment mis le pied sur l’accélérateur concernant la mobilité électrique. Il avait annoncé 100 000 bornes de recharge en 2022 — nous en sommes à un peu plus de la moitié au moment d’écrire ces lignes — et il a lancé un plan de déploiement de bornes électriques dans toutes les stations-services sur les autoroutes pour 2023. D’autres secteurs, comme le vélo ou le relancement des trains de nuit, ont aussi marqué les années Macron.
Dans son nouveau programme, peu de lignes sur la mobilité, un terme qui n’apparaît d’ailleurs pas dans son « projet présidentiel ». En revanche, Macron souhaite « continuer à investir pour devenir leader de l’hydrogène vert, pour produire des millions de véhicules électriques et hybrides, et pour le premier avion bas carbone ». Le président sortant a aussi remis dans son programme une annonce faite en mars : « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100% française ». En d’autres termes, « l’objectif est d’offrir, dès 2023, grâce au soutien de l’Etat, 100 000 voitures pour moins de 100 euros par mois en passant par des partenaires privés », a annoncé Macron au journal Le Monde. Il s’agit là d’une mesure de « leasing » destinée aux ménages les plus modestes.
Des bornes de recharge, il en faut plus, et il en faut partout.
— Jean-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) February 22, 2022
Trains gratuits pour les jeunes. Pour Marine Le Pen, la « mobilité » n’est pas non plus une thématique centrale. La candidate du Rassemblent National envisage de baisser la TVA sur les produits énergétiques (carburant, fioul, gaz et électricité) de 20% à 5,5%. Mais c’est pour les jeunes actifs que Marine a une grande idée : la gratuité des transports, « aux heures creuses », pour les 18-25 ans dans les trains (régionaux et nationaux) et les transports publics, comme écrit dans ce document. À noter que pour répondre aux besoins des véhicules électriques, elle mise sur le renforcement du nucléaire. Les deux candidats semblent donc être d’accord sur un point : soutenir le boom de l’électrique.
Dans ce document du Rassemblement National concernant l’écologie, on peut lire ces mots : « pour améliorer la sécurité sur les routes, le fonds souverain financera des travaux d’amélioration des infrastructures. De plus, nous déciderons de l’harmonisation nationale des limitations de vitesse (90, 110, 130 ) […] et nous engagerons un plan national de circulation, de manière à améliorer la complémentarité entre rail, transport aérien et réseau routier ». De plus, Le Pen est en faveur de la re-nationalisation des autoroutes afin de faire baisser le prix des péages d’environ 15%. C’est encore vague à ce stade, mais peut-être que d’ici le 24 avril, plus de précisions seront fournies sur certains points cruciaux concernant la mobilité.
Je rendrai les voyages en train sur les heures creuses gratuits pour les jeunes. Cette mesure permettra d'améliorer leur qualité de vie et de leur rendre du pouvoir d'achat. #19h45 #MarinePrésidente pic.twitter.com/lITxilgBsr
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 24, 2022