
Transition écologique, on accélère : dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat, le gouvernement pourrait interdire la vente de véhicules dits thermiques dépassant le seuil des 123 g/km de CO2. Tout cela d'ici 9 ans.
20 ans, c’est loin. Vous souvenez-vous de l’arrivée d’internet et des téléphones portables ? C’était peu ou prou voilà 20 ans, et cela nous semble à tous être une éternité. Vingt ans, c’est aussi le temps qui nous sépare actuellement de l’interdiction officielle de la vente de voitures thermiques en France. 2040 sonnera le glas définitif de tous les véhicules émetteurs de CO2 et propulsera le pays dans ce qui ressemble à une quatrième révolution industrielle. Peut-être est-ce parce que les recommandations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) incitent à plus de sévérité pour contenir le réchauffement climatique ? Toujours est-il que le gouvernement actuel réfléchit à avancer cette date, d’une certaine manière.
Rapport du #GIEC: -50% d’émission de CO2 d’ici 2030 et objectif 0% d’émissions d’ici 2050 pour espérer ne pas affecter irrémédiablement le climat.
En attendant on construit le #GCO, soit + de voiture, + de CO2… pic.twitter.com/kzPBXMFfx6— KUGLER Michaël (@kuglerMic) October 11, 2018
Actuellement, un malus écologique est automatiquement déclenché à partir de 133 g/km. Dit plus clairement, si vous achetez une voiture neuve, vous êtes déjà plus taxé à partir de 133 g/km d’émission de CO2 (norme WLTP). Bien réfléchir au modèle qui vous transportera pendant plusieurs années est donc nécessaire. Et cette réflexion pourrait s’accentuer en 2022 (barème abaissé à 128 g/km) et 2023 (123 g/km). Or, tout indique que l’État souhaiterait conserver ce dernier chiffre d’émission et interdire la vente de véhicules neufs dépassant ce seuil dès 2030. Une sorte d’avertissement à tous les constructeurs pour les inviter (pour dire poliment) à ne pas attendre pour entamer la transition énergétique de leurs modèles.
Se hâter, mais lentement. Cette décision d’avancer indirectement l’enterrement du thermique, quoi qu’on pense du gouvernement, va malgré tout dans le bon sens. D’ici 2030, le coût des batteries et la question du recyclage de ces dernières aura certainement fait un bond pour permettre l’accès au plus grand nombre, sans pour autant souiller la planète. Les experts, déjà, s’accordent à dire que cette décision relèverait plus du symbolique que de la réelle punition. Si le gouvernement annonce que “cette mesure permet d’envoyer un signal fort à l’ensemble des acteurs en faveur d’une décarbonation rapide du secteur“, ces derniers n’attendront pas 2030 pour débuter leur propre révolution industrielle. Le bannissement de la voiture des centres-villes, actuellement en cours, comme la multiplication des alternatives électriques, sont autant de signes prouvant que l’objectif officiellement annoncé pour 2040 pourrait être en réalité atteint avec dix ans d’avance.


