Loisirs et tourismes sont moribonds. Les hôtels tournent au ralenti, les restaurants sont fermés, les salles de spectacles désertées… Le monde semble attendre que la pandémie passe. Hélas certains ne survivront pas jusque là : les dépôts de bilan menacent de tomber tandis que notre moral s’enfonce dans nos chaussettes. Pour relancer au plus vite toutes ces activités qui font le sel de la vie, les pays nordiques ont fait leur choix et lancé un passeport vaccinal. Après l’Islande, voici que la Suède et le Danemark annoncent le leur.

Denmark to introduce 'digital passport' to document Covid-19 vaccination https://t.co/jc14WEW6BL

— The Local Denmark (@TheLocalDenmark) February 3, 2021

Dès la fin du mois de février, ce document officiel sera délivré aux Danois qui ont été entièrement vaccinés (première injection et dose de rappel), les autorisant à circuler sans subir les restrictions sanitaires. De quoi signer le retour des voyages d’affaire à l’étranger en évitant d’être placé en quarantaine au retour.

Une attestation, puis une appli smartphone. Dans un premier temps, ce certificat numérique pourra être téléchargé sur le portail de la santé où chaque Danois peut déjà prendre rendez-vous pour faire un test ou se faire vacciner. Mais d’ici quelques mois, le gouvernement promet que cela pourra se faire depuis une application mobile, permettant ainsi d’élargir le nombre et le type de lieux (salle de spectacle, stade, hôtellerie…) où l’on peut se rendre sans masque…

« Vous faites votre test le matin, il est négatif, les informations sont envoyées sur votre mobile et vous pouvez présenter votre QR code pour aller au restaurant le soir » résume au Monde le ministre des finances, Morten Bødskov, qui y voit aussi une façon de « prouver » l’avancée de la vaccination car il vise « une vaccination complète ». On lui souhaite bonne chance.

Pas de vaccin, pas de chocolat ? L’idée est tentante : 6 Français sur 10 sont “pour” ce passeport vaccinal. Mais c’est peu dire qu’elle divise. Déjà, parce qu’elle va plus loin encore que notre appli Stop-Covid en terme de « flicage », personne ne pouvant dire ce qu’il advient des données collectées par l’outil de santé. Mais aussi parce que, même si ce sont des pays membres de l’Union européenne, ce projet est peu compatible avec les décisions récemment prises par l’OMS et l’UE souhaitant conserver des contrôles aux frontières. Pour les lever, il faudra d’abord harmoniser et standardiser les vaccinations à l’échelle de l’Union. Et pour ça, il n’y a pas encore d’application smartphone…