
Cette semaine, des nouvelles du "monde d'après" grâce à une étude révélée par Le Monde, et réalisée par l'Inserm en partenariat avec Orange. Il apparaît clairement que malgré les mesures imposées par le gouvernement, les Français restent avant tout... français. Dit autrement : ils n'en font qu'à leur tête. De quoi pondérer l'idée même d'un troisième reconfinement.
-20% : c’est le chiffre phare de l’étude publiée le 16 février dans les pages du Monde, et où l’on apprend qu’en dépit des mesures gouvernementales imposées pour limiter les mouvements de la population après 18H00, le niveau de mobilité des Français reste élevé. C’est-à-dire “seulement” inférieur de 20% par rapport à voilà un an (quand la Covid-19 n’avait pas encore mis le pays à l’arrêt).
Le couvre-feu a eu un effet limité sur les déplacements des Français https://t.co/oy3PqzFdLS
— Le Monde (@lemondefr) February 16, 2021
Qu’en conclure, sur le fond ? Deux choses : d’une part, que la mise en place du couvre-feu national, de par son horaire, permet une grande latitude à la majorité de la population. C’est la conséquence positive. De l’autre côté, que les Français, usés par une crise qui dure, supportent de plus en plus mal la claustrophobie obligatoire qui les pousse à s’enfermer tous les jours après 18H00. Dans les deux cas, la tendance dure selon les chercheurs de l’Inserm en charge de l’étude (les chiffres ont été obtenus grâce au traçage anonymisé des datas de déplacements des utilisateurs) : les chiffres sont stables depuis décembre 2020, prenant en compte à la fois la fin du deuxième confinement puis le début du couvre-feu.
Le couvre-feu est-il encore utile ? C’est la question posée en filigrane par cette étude, alors même que les Français semblent de moins en moins prêts à jouer le jeu de la solidarité nationale. Contrairement au premier confinement en mars 2020, pendant lequel la mobilité globale avait baissé de 65%, il n’est plus question un an plus tard de contempler les quatre murs de son appartement en ne s’autorisant qu’une à deux sorties par semaine.
Déjà, pendant le deuxième confinement, la baisse de la mobilité n’avait été que de moitié par rapport au premier (-35% par rapport à la situation pré-pandémie). Mais il faut toutefois distinguer les régions où le télétravail est facilité, à Paris notamment, de celles où prendre sa voiture pour aller au boulot reste indispensable. En Ile-de-France, les transports publics restent quant à eux les grands perdants de la guerre sanitaire, avec une baisse de fréquentation de 46%.
Au-delà des chiffres, l’étude révèle surtout la difficulté du gouvernement à envisager un troisième reconfinement, alors même que la population semble de plus en plus réfractaire, si ce n’est à braver les interdits, du moins à pratiquer l’immobilisme comme un sport national. À méditer, en cas de rebond de l’épidémie pour une hypothétique “troisième vague”.


