
En Australie, la société minière Fortescue Metals Group vient de racheter une entreprise britannique d'ingénierie, Williams Advanced Engineering, pour créer un train capable de se recharger sans se brancher sur une borne grâce à l’énergie gravitationnelle. On explique.
Plus fort que le Transperceneige. Quand les compagnies minières doivent transporter leurs marchandises, les quantités de carburant nécessaire au fonctionnement des locomotives sont elles aussi impressionnantes. Conséquence de quoi, ces sociétés sont actuellement dans l’obligation de réaliser leur transition écologique en investissant dans des technologies capables de réduire leurs émissions de CO2.
C’est pourquoi la société minière australienne Fortescue Metals Group, à l’origine de 82 millions de litres de diesel brûlé sur 2021 (selon le site Trust My Science), a racheté Williams Advanced Engineering, une entreprise d’ingénierie créée en 2010 par l’écurie Williams F1 Team. Ensemble, ces deux structures ont annoncé un premier concept : « Infinity Train », un train capable de recharger ses batteries tout seul quand il roule. Enfin, quand il freine.
Together with @WilliamsAdvEng, we’re developing an iron ore train that is powered by ✨ gravity ✨ not #FossilFuel.
The Infinity Train will recharge its battery electric systems when travelling downhill. No diesel required. No joke. 🤷♂️ pic.twitter.com/gNFxVh4xpq
— Fortescue Future Industries (@FortescueFuture) March 7, 2022
Un train autonome. Même si les informations techniques ne sont pas encore détaillées, le communiqué de Fortescue annonce qu’il y aurait suffisamment de pentes sur les trajets de leurs trains pour qu’ils puissent recharger leurs batteries grâce à l’énergie générée par freinage en descente. C’est ce qu’on appelle « l’énergie gravitationnelle » ou « le freinage régénératif » : on récupère de l’énergie dite « cinétique » créée par une action — ici le freinage — pour la convertir en une autre forme d’énergie, destinée ici à la recharge des batteries.
Une fois le trajet terminé, les locomotives sont vidées, le train est chargé à 100% et il peut donc retourner à son point de départ sans passer par la case « recharge ». Fortescue Metals Group pourra ensuite recharger son engin et le renvoyer sur son site minier, et ainsi de suite.
We’re developing a train that recharges itself using gravitational energy. No joke. 😮
In a world-first, the Infinity Train will use downhill sections of @FortescueNews’ rail network to recharge its battery electric systems.
Find out more: https://t.co/OgzKvmLKyF pic.twitter.com/ICRFZORlxY
— WAE (@WAETechnologies) March 1, 2022
La guerre contre les combustibles fossiles. Pour Andrew Forrest, le président de Fortescue Metals Group, « il s’agit d’amener les chefs d’entreprise et les politiciens du monde entier à prendre conscience que les combustibles fossiles ne sont qu’une source d’énergie parmi d’autres. Il en existe d’autres qui émergent rapidement qui sont plus écologiques, efficaces et moins coûteuses. Le monde doit, et peut manifestement, tourner la page de cette ère hautement polluante et mortelle des combustibles fossiles ». Au-delà des économies réalisées en supprimant petit à petit les combustibles fossiles et de la réduction massives des émissions de CO2, ce concept de train est également un pas en avant pour Fortescue Metals Group afin d’atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2030.
L’entreprise australienne n’a pas précisé quand ce « Infinity Train » sera sur les rails. Si les essais sont concluants, et qu’en effet, ce train peut rouler à l’infini sans se recharger (ou très peu), alors la société réfléchira à commercialiser sa technologie « à l’échelle mondiale ». Le ferroviaire écologique est-il sur de bons rails ? On se quitte sur cette grande question, rendez-vous en 2030.
Crédit photo : @Fortescue Metals Group