
Fabriquer du carburant à partir du méchant CO2 ? C’est le tour de force que veut tenter l’US Air Force.
Air de repos. Tandis que l’aviation électrique prend doucement son envol – le Velis Electro, premier modèle certifié par l’Agence européenne de sécurité aérienne, tend à apparaître un peu partout – ici et là, des alternatives se mettent également en place. C’est notamment le cas de l’armée de l’air américaine qui étudie ces temps-ci un carburant neutre en carbone, appelé « E-Jet », et utilisant uniquement le CO2 présent dans l’air, l’eau et les énergies renouvelables.
We’re proud to announce that we’ve produced our first batch of E-Jet®, a fossil-free jet fuel made from CO2, in partnership with @usairforce. Carbon neutral and certified for global commercial aviation, E-Jet is ready to fly! https://t.co/ldPZ2I28Sh pic.twitter.com/rqWd4TYkI7
— Twelve (@twelve_co2) October 19, 2021
Plus d’autonomie, et moins de dangers. Mis au point par la société Twelve, le procédé, nommé « photosynthèse industrielle », fait appel à l’électrolyse à membrane d’électrolyte polymère, sorte de pile à combustible inversée, pour décomposer le dioxyde de carbone et l’eau puis les convertir en oxygène, hydrogène et monoxyde de carbone.
Ces éléments sont ensuite transformés en méthane, puis en polyéthylène, en éthanol ou en kérosène. En phase de test pour le moment, les résultats seront évalués à la fin de l’année. Outre l’aspect environnemental, cette solution permettrait à l’US Air Force de gagner en autonomie et d’être moins vulnérable face aux attaques de convois de carburant.
Voyage en graisse. L’US Air Force est loin d’être seule sur le créneau du carburant synthétique. Plus près de nous, un Airbus d’Air France a, plus tôt cette année, traversé l’Atlantique avec un carburant à base…d’huiles de cuisson usagées. Ce carburant d’aviation durable (sustainable aviation fuel ou « SAF ») est composé essentiellement d’huile de cuisson usagée et peut permettre de baisser les émissions de CO2 d’à peu près 15%. Pas énorme, surtout que la technique pour obtenir ce carburant est plutôt complexe et, sans surprise, à peu près quatre fois plus onéreuse à produire que le kérosène d’origine fossile. L’autre alternative récente vient quant à elle d’Allemagne avec un étonnant projet de kérosène vert recyclant l’air pollué.
Alors, qui gagnera la bataille du ciel ? Cette fois, espérons simplement que ça ne se passera pas comme dans les blockbusters américains.