
Ne dites plus jamais "droit au but", mais "droite comme la ville imaginée par le prince saoudien Mohammed bin Salman. Nom de code de ce projet fou : The Line.
Vous vous souvenez de Sim City ? Le jeu vidéo, inventé au début des années 90, permettait de se prendre pour le maire de la ville, et de construire puis gérer tous les infrastructures nécessaires pour le bien être des habitants. La question reste aujourd’hui d’actualité, mais pas sûr que Mohammed bin Salman, prince héritier de l’Arabie Saoudite, y ait beaucoup joué. Le 10 janvier dernier, il est apparu sur tous les écrans du pays pour une intervention remarquée, et pour cause : le prince bâtir une ville linéaire de 170 kilomètres de long, sans virages ni voitures ni même, de routes. Nommé The Line, le projet pharaonique prévoit par ailleurs d’être alimenté à 100% par les énergies vertes, et ce afin de respecter l’environnement. Une certaine idée du bonheur, en somme.
Une ville où tout ce que l’on désire est à 5 minutes de chez vous. C’est la deuxième grande promesse de The Line. Si cette méga-ville parvient à voir le jour, elle offrirait au million d’habitants qui y résideraient assez de services de proximité pour éviter de perdre du temps à se déplacer trop loin. Sur les transports, “il n’y aurait ni voiture, ni route et donc, pas d’émission de carbone” dixit le Prince, par ailleurs président du conseil d’administration du projet géré par Neom. A la place des véhicules thermiques, des métros à très grande vitesse (The Spine) gérés par des intelligences artificielles, ainsi que des navettes autonomes.
Coût de cette mégalopole ? Pas grand chose : 500 milliards de dollars. Les autorités saoudiennes estiment que le projet pourrait sortir de terre d’ici 2025 (mais plus probablement 2050, selon les experts). The Line deviendrait alors la plus belle des cartes de visites pour le pays de l’or noir, par ailleurs premier exportateur de pétrole brut au monde et considéré comme l’un des plus gros pollueurs de la planète. Dans un contexte tendu pour le prix du baril, et à l’aube du réchauffement climatique, on comprend soudain mieux le doux rêve de Mohammed bin Salman : “il faut repenser la chose urbaine dit-il, et pourquoi ne pas imaginer des villes sans voitures, sans rues, où l’on construirait autour de la nature et pas sur elle”.
Bienvenue au pays de l’or vert ?