
Tous les transports en commun du pays ainsi que les trains régionaux sont inclus dans un nouveau forfait mensuel baptisé le « ticket à 9 euros ». Prévue pour les trois mois d’été (juin, juillet et août), cette mesure vise à limiter les importations de pétrole russe et à diminuer l’usage de la voiture.
Ticket to ride. C’était l’une des mesures pour compenser la hausse du coût de l’énergie. Le « 9-Euro-Ticket » — soit le « ticket à 9 euros » — a été adopté par l’Allemagne le 20 mai. Il entrera en vigueur dès le 1er juin pour une période de trois mois jusqu’à la fin août. Pour un peu moins de 10 euros, les Allemands (et les touristes séjournant en Allemagne) auront accès à tous les transports en commun du pays (publics et privés) ainsi qu’aux trains régionaux (les TER). L’Etat fédéral a l’intention de mettre une enveloppe de 2,5 milliards d’euros pour financer cette mesure mobilité qui doit servir à diminuer les importations de pétrole russe et contrer l’inflation des prix dans les stations-service.
Avec ce ticket attractif, l’Allemagne espère donc que ses citoyens laissent leur voiture au garage. « Le ministre de l’Economie écologiste, Robert Habeck, chargé du dossier, a multiplié les appels à la population pour réduire la consommation d’énergie. Une accessibilité améliorée aux transports en commun doit y contribuer », peut-on lire dans le journal Le Monde.
In an effort to reduce road traffic & pollution, German Rail is offering everyone a 9 Euro season ticket for unlimited travel on local & regional trains throughout Germany for a whole month. Please give us a ❤️and share if you think this is a good idea.
— Visit Germany (@VisitGermanyUK) May 27, 2022
Division. Est-ce forcément une bonne mesure ? Difficile de répondre. D’un côté, certaines régions ont déjà critiqué cette annonce, estimant qu’elle profitera surtout aux touristes et qu’elle n’aura pas de conséquences sur le comportement des automobilistes. Le risque d’avoir des réseaux de transport urbains et régionaux saturés est également grand puisque le réseau ne devrait pas augmenter pour autant — il y aura autant de métros, de bus ou de trains qu’avant, mais avec une affluence probablement plus dense. D’ailleurs, la Deutsche Bahn (qui gère de nombreuses lignes urbaines et régionales) demande à ses usagers d’éviter de prendre les transports avec un vélo, comme l’indique Les Échos.
De l’autre, on peut saluer la rapidité avec laquelle le pays tente de trouver des solutions face à une crise qui dure, et qui a des conséquences directes sur le porte-monnaie de ses citoyens. De plus, l’incitation aux transports en commun via un forfait à 9 euros est une offre attractive qui séduira les Allemands. Rendez-vous dans trois mois pour faire le bilan, et voir si ce ticket est synonyme de galère ou de liberté. Même si ça sera sûrement un peu des deux.